Previous Page  2 / 17 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 2 / 17 Next Page
Page Background

Alchimie

58

Alchimie

L’alchimie est, comme l’astrologie, un produit de la rencontre entre la culture

grecque et la culture égyptienne qui surgit à Alexandrie au début de notre ère.

Elle se développe comme pratique et théorie de la transmutation des métaux

nobles entre le i

er

et le vi

e

siècle en Égypte gréco-romaine. Elle passera ensuite

à Byzance où elle sera conservée par une génération de commentateurs, et suc-

cessivement en Orient, dans le monde arabe et musulman, ce qui lui donnera

une orientation plus systématique et expérimentale. L’alchimie arabe se diffu-

sera dans l’Occident chrétien sous la forme de traductions latines, à partir du

milieu du xii

e

siècle. Les textes des alchimistes grecs ne seront introduits en Italie

qu’à la Renaissance, sans avoir pour autant une grande diffusion.

Le terme « alchimie » désigne, au sens le plus littéral, la tentative de trouver

un procédé permettant de transmuter un métal vil (cuivre, plomb, etc.) en argent

ou en or ; cependant, il couvre le plus souvent un champ sémantique plus large

et figure une science technique mêlée de considérations philosophiques et théo-

logiques, qui varient selon les époques, les régions et les auteurs.

L’origine du mot « alchimie » est obscure. Le terme semble avoir signifié, aux

côtés d’autres mots (par exemple en arabe

sihr

, « magie », etc.), non seulement

l’alchimie proprement dite, mais aussi d’autres sciences dites occultes (magie,

astrologie, divination, etc.). Le mot « alchimie » est la transcription du latin

alchimia

(nombreuses variantes orthographiques) ; le terme latin, qui remonte

au xii

e

siècle, est un calque de l’arabe

al-kîmiyâ’

(l’alchimie), composé de l’article

arabe

al

et d’une racine dont la signification est controversée. De fait, la forme

chêmeía

est rare et appartient au grec tardif. On a fait dériver

chêmeia

de

cheô

(fondre), de

chumos

(suc extrait des végétaux), du vieux nom de l’Égypte qui est

chêmia

chez Plutarque, khme ou xhmi en copte (« terre noire »), de la racine

égyptienne

km

qui signifie « achever, réaliser », ou encore, on a supposé que

le « noir » était une allusion à la première étape de la transmutation (« l’œuvre

au noir »). De fait, les alchimistes grecs se réfèrent plus souvent à leur discipline

comme à une « science sacrée » ou à un « art divin et sacré ». L’hypothèse la