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Navigation

1075

Enfin, la nature des littoraux

joue un rôle déterminant pour la sécurité de la

navigation car toute côte située sous un vent dominant violent et soudain,

peut être un piège. La localisation des naufrages, que rappellent pour l’Adria-

tique les cartes dressées jadis par Alberto Tenenti pour le xvi

e

siècle, souligne

le danger que représentent certains rivages. Cependant, les côtes jouent éga-

lement un rôle déterminant pour la sécurité de la navigation en offrant des

mouillages abrités et des repères, naturels ou non (amers ou sanctuaires), aux

navigateurs qui « vont à vue ».

Durant les périodes médiévale et moderne, le matériel nautique reste extrê-

mement varié. La diversité est d’autant plus grande que des noms différents

qualifient parfois les mêmes types d’embarcations dans des espaces voisins.

Au Moyen Âge, surtout à compter du xiii

e

siècle, les moyens de navigation se

transforment et s’améliorent avec de nouveaux types de gros porteurs adap-

tés aux trafics de produits pondéreux, et équipés des dernières améliorations

techniques. Les bateaux ronds ou naves utilisés par les Génois au xiv

e

siècle

ont une portée nettement supérieure à celle des nefs provençales ou catalanes.

Ces nefs latines, généralement à un mât, deux ponts, munies de voiles trian-

gulaires, dirigées par deux puissantes rames latérales, sont également concur-

rencées par la taride, vaisseau rond proche de la nef atlantique, et par la coque

ou cog qui pénètre en Méditerranée au xiv

e

siècle, pourvue d’un gréement

carré sur vergue et d’un gouvernail d’étambot, et dont la grande capacité

de transport la fait rechercher par Venise. Elle cède néanmoins la place au

xv

e

siècle à la nouvelle nef méditerranéenne, pourvue de trois ou quatre mâts,

avec gouvernail d’étambot, voiles carrées et latines qui facilitent la tenue et la

manœuvre du bâtiment. Ces vaisseaux cohabitent avec les galères, bâtiments

de bas bord, avec un ou deux mâts courts portant une voilure relativement

importante, étroits et de faibles tirants d’eau mais peu adaptés au transport

de charges lourdes ou volumineuses. Les constructeurs de l’arsenal de Venise

mettent cependant au point au xv

e

siècle un type de galère qui allie à la capa-

cité de charge du navire rond la rapidité et la maniabilité du bâtiment long,

avec deux ou trois mâts au gréement carré, quelques pièces d’artillerie et un

nombre important de rameurs qui peuvent se transformer en combattants

si la nécessité s’en fait sentir ; la galère est cependant un moyen de trans-

port coûteux qu’il faut rentabiliser par des cargaisons de valeur et des rota-

tions rapides. La grande galère connaît d’ailleurs une orientation militaire au

xvi

e

siècle, alors que les navires ronds enregistrent des améliorations qui les

font privilégier pour le commerce.

La gamme de ces embarcations reste largement ouverte à l’époque moderne,

du bateau au vaisseau, en passant par les bisques, allèges, tartanes, lahuts, linhs,

barques, brigantins, senaus, polacres, pinques, chebecs et autres bombardes.