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Échanges commerciaux

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marchés et des progrès accomplis dans le domaine du transport. À la fin du

Moyen Âge, le monde marchand se professionnalise peu à peu et emploie de

nouvelles méthodes.

De grandes compagnies commerciales se créent, avec leur personnel nombreux

et leurs facteurs et correspondants disséminés dans les places marchandes de la

Méditerranée et de la mer du Nord. Pour établir leurs comptes, elles tiennent

des livres de comptes et utilisent désormais la comptabilité en partie double. Les

compagnies florentines des Peruzzi et des Bardi sont les plus anciennes et les plus

puissantes de l’économie florentine au début du xiv

e

siècle jusqu’à leurs faillites

retentissantes pendant les années 1340. Bien que plus modeste, la compagnie de

Francesco di Marco Datini impressionne par l’ampleur de ses archives qui nous

sont parvenues. Les marchands-banquiers réalisent des opérations commerciales

internationales à l’exportation comme à l’importation. Ils participent à plusieurs

sociétés pour diminuer le risque, pratiquent l’assurance et le crédit et interviennent

même dans des activités de production industrielle comme le montre l’exemple

des Médicis, qui possèdent deux fabriques de draps et une de soie.

Le développement des activités marchandes se traduit, entre autres, par un

ensemble de connaissances et d’expériences que certains marchands ont mis par

écrit dans des manuels de marchandises, qui servent ensuite à l’apprentissage des

jeunes commerçants. Ces manuels tels que la

Pratica della mercatura

, composée

au début du xiv

e

siècle par le Florentin Francesco Balducci Pegolotti, facteur

des Bardi et des Peruzzi, donnent des informations sur la typologie des mar-

chandises, les poids et les mesures, les monnaies, les tarifs douaniers, les itiné-

raires et les villes marchandes.

Le dynamisme de la classe marchande a hissé ses membres vers une posi-

tion sociale importante. Elle revendique dès lors une participation accrue dans

la gestion des affaires de la cité qu’elle finit parfois par dominer. En outre, elle

joue un rôle non négligeable dans le développement de la culture laïque. Son

influence s’observe en particulier à travers la mise au point d’une écriture propre,

pour répondre aux besoins croissants de la comptabilité marchande, de la tenue

des livres de comptes et de la rédaction de contrats commerciaux. Par ailleurs,

les richesses accumulées ont permis aux marchands de commander ou d’ache-

ter des œuvres d’art et d’exercer un rôle de mécène, concurrençant sur ce plan la

noblesse et le clergé qui étaient jusque-là les seuls clients des artistes.

Mohamed Ouerfelli

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Alimentation, arsenal, construction navale, croisades, épices, galères, Goitein

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