A. Hanoteau : Essai de grammaire kabyle : renfermant les principes du langage parlé par les populations du versant nord du Jurjura et spécialement par les Igaouaouen ou zouaoua||suivi de notes et d'une notice sur quelques inscriptions en caractères dits Tifinar' et en langue Tamacher't

N O T E S NOTE N” 1 . ' • SUR LA LANGUE PARLÉE DANS L'OASIS !)E SYOUAH Les habitants de l’oasis de Syouah, connue des anciens sous le nom de Jupiter Ammon, appartiennent évidemment à la race berbère. Quand on connaît cette race, il suffirait, pour s’en convaincre, de lire la relation du voyage de M. Cailliaud à Syouah, en 1819. Lorsqu’il raconte ses démêlés avec les assemblées populaires de cette oasis, on se croirait en présence d’une djemaâ kabyle ; mêmes instincts démo­ cratiques, même défiance à l ’égard des étrangers, mêmes usages, mômes lois. Comme chez les Touareg, le meurtrier est livré à la famille de la victime qui le fait périr dans les tourments, ou lui fait racheter la vie à prix d’argent. Mais l ’ouvrage de M. Cailliaud (1) nous foui*nit une preuve plus concluante encore, dans le vocabulaire placé à la fin du 1er volume et renfermant environ 470 noms ou verbes du langage parlé par ce peuple. Les mots de ce vocabulaire, qui ne sont pas arabes, appartiennent h la langue berbère ; et bien qu'ils aient été, en général, mal compris et inexactement transcrits, il est facile d'en reconnaître un grand nombre. La proportion des mots arabes est, suivant toute vraisemblance, plus forte qu’elle ne devrait l ’être, car, d’après M. Drovetti, consul général de France ù Alexandrie à l’époque du voyage de M. Cailliaud, les habitants de Syouah, en parlant aux étrangers, mêlent à leur langage beaucoup plus d'expressions arabes que lorsqu’ils conversent entre eux. Une note de l ’auteur nous fait aussi connaître qu’ils placent, comme les Kabyles, devant les mots empruntés à l'arabe, la syllabe te ou t, servant, comme on sait, à former le féminin en berber. Nous donnons ici, en regard des mots cités par M. Cailliaud, leurs équivalents dans les dialectes berbers que nous connaissons. (1) Voyage à Mcroé, au fleuve Blanc, à Syouah et dans cinq autres oasis, par M» Frédéric C a i l l i a u d ^ de Nantes. (Paris, 1826.) http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16354 FR] Corpus | Langues

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