Belkassem Ben Sedira : Cours de langue kabyle. Grammaire et versions

LVII — Est-ce qu’on pense longtemps à l’avance à la po­ sition future des enfants français? Ne se décide- t-on pas, en général, à leur choisir un état, un métier, une profession, seulement à la fin de leurs études et une fois devenus hommes ?Et d’ailleurs les emplois sont-ils rigoureusement indispensa­ bles aux indigènes ? La terre qui les nourrit n’a- t-elle pas besoin de bras actifs ou dirigeants? N ’est-elle pas assez productive, assez rémunéra­ trice pour qu’ils ne puissent s’y fixer, comme travailleurs ou comme agriculteurs, à côté des colons européens? Ne serait-ce pas, pour eux, la plus enviable des positions, avec celles qu’ils pourraient se faire dans le commerce ou dans l’industrie? Quant à ceux qui auraient des visées plus hautes et l’aptitude nécessaire, ils seraient poussés comme de raison, et trouveraient de quoi satisfaire leur ambition dans les carrières libérales et dans les services publics, aussi bien que dans l’armée. Je souhaiterais même que vingt ou trente des meilleurs sujets fussent, tous les ans, envoyés en France, afin d’y com­ pléter leurs études pendant un séjour conve­ nable. Ils nous reviendraient avec des idées nouvelles, et occuperaient les premières places réservées aux indigènes : soutenus par l’Admi­ nistration française, ils ne pourraient manquer de lui fournir ses plus utiles auxiliaires. Il ne faut donc pas s’inquiéter outre mesure sur l’a­ venir de cette jeunesse ; on doit s’en remettre aux circonstances, maîtresses absolues des des­ tinées humaines. http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16303_FR] Corpus | Langues

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=