Belkassem Ben Sedira : Cours de langue kabyle. Grammaire et versions

— LtV — idiome dans la distribution de l’emploi du temps, on donnerait satisfaction aux parents offusqués d’un exclusivisme sans raison plausible et plus ou moins soupçonneux, il faut bien le dire, sur la nature de l’enseignement organisé dans les écoles françaises. Cette méfiance s’explique tout naturellement. Les études primaires, chez les indigènes, sont tout entières dans le Koran , et voici de quelle façon il est procédé à cet égard : un taleb, placé sur une natte et armé d’une longue férule, a autour de lui, dans la moula, un groupe plus ou moins compact de jeunes bambins; il s’escrime du matin au soir à leur dicter, sur des planchettes destinées à cet usage, un certain nombre de versets qu’ils répè­ tent à tue-tète, avec un ensemble et sur un ton dont on n’a pas idée, jusqu’à les graver dans la mémoire. Le lendemain, de bonne heure, la réci­ tation a lieu, et ce qui a été écrit la veille fait place à une nouvelle leçon, sans la moindre explication préalable sur le sens et l’analyse des mots, sans qu’aucunq notion d’arithmétique, d’histoire ou de géographie vienne s’ajouter aux versets du Koran. Mais les pères de famille ne voient que la parole de Dieu enseignée à leurs enfants; ils s’en contentent et s’imaginent, pour la plupart, qu’on apprend de même l’Évangile dans les écoles françaises. Ils sont donc excusables dans ce cas : c’est à nous à leur ouvrir les yeux, à les persuader du contraire; et pour cela, gagnons d’abord leur confiance par un enseignement mixte au point de vue de la langue. En se pla­ çant à^un point de vue différent, on pourrait http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16303_FR] Corpus | Langues

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