Belkassem Ben Sedira : Cours de langue kabyle. Grammaire et versions

— xxxix — nible ; il faudrait encore un nombreux per­ sonnel de maîtres : non pas de ces maîtres d’autrefois, imbus d’idées surannées, étroites ou préconçues, mais des hommes de tact et de bon sens, choisis avec le plus grand scrupule, recrutés autant que- possible dans la Colonie, suffisamment initiés à l’idiome du pays, capables de détruire les préjugés sans froisser les sus­ ceptibilités religieuses, ayant cette vocation pro­ fessionnelle sans laquelle on ne peut aimer les enfants, ni leur montrer qu’on s’intéresse à eux; enfin des instituteurs tels que les définit M. l’ins­ pecteur général Glachant : « d’un caractère » doux, patient, ne brusquant pas les élèves, ne » dédaignant pas les indigènes, inspirant l’es- » time et le respect par la dignité de leur con- » duite et leurs qualités de famille (1). » J’ai le devoir d’insister particulièrement sur la nécessité, pour ces maîtres, d’apprendre l’arabe ou le kabyle-:, on sait que les meilleurs résultats sont obtenus par ceux qui parlent la langue du milieu où ils se trouvent. Ce n’est pas tant au point de vue de l’enseignement que j ’envisage la question, mais plutôt sous le rapport des relations journalières : par la connaissance de l’idiome local, l’instituteur peut, sans le secours d’un tiers, se mettre en contact direct avec les indigènes, leur communiquer ses idées, lès entretenir de leurs enfants, leur donner des (1) Rapport sur l’instruction publique en Algérie. (Paris, librairie Ch. Delagrave, 1886.) http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16303_FR] Corpus | Langues

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