Belkassem Ben Sedira : Cours de langue kabyle. Grammaire et versions

XV — corbeaux aux croassements lugubres. Il s’en détache, par intervalles, d’énormes blocs que le torrent entraîne avec fracas, lors des pluies d’hi­ ver, de la fonte des neiges ou des grands mou­ vements séismiques. Tout autour des bains, le sol est jonché de ruines romaines. Des colonnes1 en pierres de taille, encore debout, attestent les travaux extraordinaires élevés par les anciens maîtres de l’Afrique septentrionale. Considérées d’une certaine distance, les plus remarquables de ces colonnes semblent former des groupes de personnages immobiles, se tenant, comme dans un quadrille, les mains sur les épaules. C’étaient, d’après la légende, des frères et des sœurs oublieux de leurs devoirs, surpris par Sidtict A li (1) au moment où ils se livraient à une danse effrénée, pour célébrer leur union inces­ tueuse. A son apparition, ils furent pétrifiés sur place, et restèrent ainsi dans l’état où on les voit aujourd’hui. On m’a même montré de loin, sur le versant escarpé de la montagne, une sorte de grotte creusée, dit-on, par le pas du coursier qui portait le gendre du Prophète. Elle sert main­ tenant de refuge, paraît-il, à un pauvre derviche du nom de GamouVj plutôt plaint que vénéré par les gens d’alentour. Il n’en sort jamais, passe (1JQuatrième successeur (655-661), et gendre de Mahomet par sa tille Falirna. L ’histoire ne dit pas qu’il soit jamais venu en Afrique; mais son souvenir est toujours resté cher aux Musulmans en général. Ûn lit dans le Iladith (Tradition du Prophète) : « Je suis la cité de la doctrine, A li en est la porte. » http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16303_FR] Corpus | Langues

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