Jean-Louis Brunet : Le parfait notaire apostolique et procureur des officialités contenant les règles et les formules de toute sorte d'actes ecclésiastiques

4 s 'NOTAI RE '.AP OS TOLIQ UE. ===........ ~'.J CHAPITRE DIXIEME. Des Notaires des dixieme, onzieme & douzieme fiecles. J' Avoue qu'à l'égard de ces trois fiecles , l~s a~torités font airez rares , & difficiles à trouver. On a fait imprimer dans notre fie~ une infinit6 de titres de ces temps-là ; mai-s toutes ces chartes portent le nom des princes & des feigneurs , & dans la plus grande partie nous ne difcernons pas le miniflere des notaires , ou de qui que ce foit qui ait ecrit l'aéte . Voici ce que l'on peut entrevoir au milie~1 de t ant d'obfcurite. . Perfonne n'ignore que la décadence de la fan1ille de Char– lemagne n'ait donné occafion aux differcnts feigneurs de po!féder en fouverainete ce qu'ils ne poff~doic nt auparavant qu'avec dépendance , & à fimple titre de b~neflce. L'ho1nmage & le fer– ment de fidelite furent l'unique dependance que les comtes, l es marquis, & les autres feigneurs avaient du fouverain ; au refie maîtres abfolus dans leurs terres , ils y établirent en petit ce qui s'obfervoit dans le royaume ; ils eurent leur jufiice & leurs officiers à part; ils firent mêrne entr'eux des loix differen– tes : c'eft l'origine la plus probable que l'on puiffe donner de la diverfite des coutumes. · Il ne faut donc pas . s'étonner , fi voulant tout avoir en leur particulier, ils eurent auffi chacun leurs notaires. . Mais qu'etoient ces notaires? des fimples cfercs qui ecrivoient les aétes des particuliers , & qui dependoient d'un chancelier. Voici comment s'explique Henry , comte palatin de Troyes dans fes lettres patentes pour la communauté de la ville de Meaux .. de l'année r 179 , rapportees par Chantereau , dans les preuves de fon traité des fiefs , p. 6. S criptore1n dabit cancellarius comr~~tniœ. Quàd Ji ido~eus. no11, videbitur Tnajori & .f:abinis, ad conczlzu1n eorum ponet altunz. S criptor autenz jide1n faciet cancellario & communiœ. Il y a grande apparence que ce f :riptor, n'eft autre chofe. que ce que l'on appella depuis notaire , clerc jure' des tfl..bellions, & que ce cancellarius n'eft autre chofe qu'un tabellion · · lui-même. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_19 (1)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=