Almanach de Napoléon pour 1855

lllSTOlllE pluies torrentielles avaient rendu le trr– rain imprnticable su~ les bords d11 Da– nube. Mais les Busses mirent à profit cet armistice forcé pour appeler de nou– velles t.roupes dans les Principautés, et l'armée d'occupation fut. ainsi portée à cent cinquante mille hommes, aVtèC trois cent cinquante pièces d'artillerie. Dès que les gelées eurent raffermi le terr<1in, les hostilités furent reprise$. Dix mille hom– mes cornm;mc\és par le général Aureps marchèrent sur Kalafat et s'établirent à ql)elque distance du camp retranché, en– tre Tschetate, Citalr, et S;ilsea. Lp, pacha Achmet, un des l.ieutenants cl'Omer, ré· solut alors de prévenir 1'<1ttaque des. Russes; il prit dix mille hommes, vingt pièces de canon, et s'avança contre .Au reps. Le combat .s'engagea aux env i– rons de Tschetate, dans la matinée du 6 janviQr. Le village avait été fortifié, et lorsque les Russes furent ob ligés de battre en retraite, ils se logèrrnt dans les maisons crénelées et opp~sèrent aux assaillants la plus vive ré,;istance. Le combat se prolongea it depuis huit he11- res, lorsque la division cl'A11reps fut se– courue par un corps -de dix mille hom– mes, et les Turcs se virent enveloppés parunenuéed'ennemis; mais leurs pièces de campagne, chargées à mitraille, fu– rent servies avec tant de sang-froid, qu'il<; firent dans les rangs ennemis d'immenses trouées et restèrent maîtres du champ de baL1ille. Aureps avait perdu cinq mille hommes et emportait près de trois mille blessés. Cell.e brillante affaire fut. su1V1e sur toute la ligne du Danube d'escarmouches ns,;ez importantes. Le 3 février, les Turcs essayèrent de s'établir "clans une île en– tre Rustchuck et Giurgewo; ils durent renoncer à cette entreprise, .Mais le but qu'Ome r-Pacha s'était propose éta it com– plétement atteint. Le calllp de Kalafat pilralysait l'armée russe, et l'empèchait d'envahir la rive droite du Danube. Omer– Pacha et son lieutenant Achmetn'avaient pour aiilsi dire qu'à se mainteiiir derrière leurs retranchements, pour v0incre un ennemi supérieur en nom!Jre. Cinquante mille l\usse~, sous les ordres du généra l Lipnrndi, investissaient Kalafutdepuis I.e 1 O février, et tous leurs effurt3 échouaient contre ces retranchements. Un mois ne s'ét<1it pas écoulé qu'ils durent lever le blocus, et se retirer, découragés, affaiblis, derrière l'Aluta et le Sthyll. Le 4 mars, les T11rcs obtinrent un noùvel avant<1ge ciu coté de Silistrie. lis passèrent le Da– nube à l'improviste, détrnisirent dans un heureux coup de main tous les ou– vrages élevés sur Ii1 ri\e droite du fleuve par l'ennemi, enlevèrent ou enclouèrent ses canons, el rentrèrent à Sdistrie san,; avoir perdu plus de cinquante des leurs. Ce dernier foit d'armes termina lfü op&rations de la campagne de Gorts· chakoff; le czar, attnbu<int à ce général l'i nsucces des opérations et la défaite de T8chetale, avait résolu de lui subst.tuer, comme généra l en chef de l'armée du Danube, Je vil~ux prince Paskewitch, sur la science militaire duquel il fondait les http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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