Almanach de Napoléon pour 1855

DE LA GUEl\RE n 'omENT. 53 plus grandes espérances, Paskewitch changea le plan de son prédécesseur, et résolut de porter brusquement tous ses efforts sur le bas Danube, llbandonnanl le blocus de Kalafat et évacuant la petite Valachie. J'.lais depuis le mois d'octobre 4853, de graves évènements étaient sur– venus qui renrlaient plus perillPuse que jamais la position des Russes. Les deux grandes puissances occidentales avaient pris ouvertement 1'.iarti pour le Sullan; la guerre était déclarée entre la France et l'Angleterr'e d'une part, et la 11 ussie de l'autre; une formidable expédition se préparait clans les ports de la l'l'lécliter– rannée et de la Manche, et la flotte anglo– française cinglait vers Odessa pour ven– ger la Turquie du guet-apens de Sinope, Ill. - SINOPE ET ODESSA. Dès que les intentions hostiles de la · Russie se furent r,lairement manifestées par l'envahissement des Principautés, la flotte combinée anglo-française, se rap– prochant de Constantinople, reçut l'o r– rlr'e de se tenir prète à lout évènement, et de sauver, au besoin, d'un coup de main la capitale do l'empire ottoman. Cette flotte, composée de ci11quante– t1·ois navires, vaisseaux, frégates, etc., portail un équipage de vingt-deux mille marins et deux mille trois cents canons. A la fin de décembre elle était mouillée à Beïkos, clans le Bosphore, lorsque les deux amiraux apprirent qne la Hussie venait de commettre clans la mer Noire un acte véritable de piraterie. Il faut dire ici que la Russie, dans ses manifestes, avait toujours déclàré qu'elle n'était entrée dans les Principautés que pour se sa isir d'un gage 'Jui la ren dit maitresse d'imposer, plus tard, à la Tur– quie des conditions de paix de nature à satisl';;ire se3 exigences. Elle ajoutait qu'elle se bornerait à se défèndre sur la rive gauche, et mi-tenterait rien con– tre le territoire turc. Le 30 novembre 48()3, une division de l'escadre turque, sous les ordres du capitan - pacha Osman, éta it mou il~ lée clans la baie de Sinope , petite ville de la côte d'Asie, qui est le premier port de relâche des bateaux à vapeur qui fo11t le service entre Constantinople et Trébizonde. La division se composait de dix navires. L'amiral N<1kbimofl', instruit de la présence du pavillon turc dans la baie de Sinope, avait téuni une escadre composée de vingt navires, dont trois vaisseaux à trois ponts ,~trois vaisseaux de ligne, deux _grandes frégates de pre– mière classe, six frégates de seco11de classe , trois v;ipeurs. Ces forces, arri– vant à l'i7i1proviste, devaient immanqua- · blernent écraser les Turcs. C'était moins un comb.at que préparait l'amiral Na– khimoff qu'une boucherie. Le 30 novem– bre cetle escadre surprit à l'ancre la di– -vision cl'Osman-Pacha, et sans lui donner le temps de se. reconnaîl.re , ouvrit contre elle le feu 'de tous ses canons. Les Turcs firent des prodi:.;es de val<rnr; ils se bat– tirent comme des démons, au dire d'un témoin oculaire. Le combat ou plutôt le 3 http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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