Almanach de Napoléon pour 1855

DE LA GUERRE D'ORIENT. 49 moins de cent cinquante mille hommes en mouvement, traînant avec eux cinq ceot cinqwrnte pièces de canon. Les Tu1·cs n'a– vaient guère a lu i. opposer que quatre– vingt mille homme dp, troupes régulières. Parti de Saint·Pét.ersbourg le 7 mai 1J 828, l'empereùr Nicola3, qui avait résolu de prendre part a cette guerre, se trou– vait le '20 sous Braïlow, dont la prise lui coûta plus de trois mille hommes et deux généraux . Silistrie et Schumla furent investis. Pendant ·les opérations préli– min aires qui eurent lieu en ava11t de Sclrnmla, di x mille cavaliers turcs, dé– tachés du camp du séraskier Hussei n– Pacha, lui firent éprouver des pert!iJS énormes. Un cl ima t meurtri er énervai t et décimait l'armée ru sse. Les géné raux dn tzar, qui voyaient les soldats succomber sous les coups d'un ennemi in vi,;ible, livraient assa ut $Ur assaut, sa ns attendre que la brèche· fût praticable. Une chaleur imphicable de 40 degrés emb rasa it l'atmosphère. Le; cileva ux périsoaient par mi lliers et in– fe,;taie11t le "~ "'0. Il n'y avait ni ambu– l anc('~" ' _, ~1ux. On entassa it les mal~eS-'so u s des hangars; on leur don- • 11ait des fossoyeur.s polir inlfrmiers. Le scorbut, la ga le, vinrent1iientôt se joindre aux fièvres et il la peste. La mortalité prit alors des proportion s ,inouïes. Au bout de trois mois, la grande ar– mée du Danube n'éLHi t plus en état de poursuivre ses operations, et l'empereur leva le siége de Schumla. - Tous les efforts des Rùsses, quand ils eu rent reçu des trtJupes fraîches, se por– tèrent sur .Varna, que défenpait une ga r– rn son de v111gt1)1J!le hommes . La trahison vint une fois encore au secours de la Russie. Le gouverneur Yussuff se rendit au près du tzar et capitula sans condition. La place fut ouverte à l'ennemi le. 1 o octobre. L'héroïque résistance de Silislrie com– pensa ce revers. Cette place, battue en brèche par cent vingt bou ches à feu , ava it essuyé un bombarde111ent de qua– tre-vingt-seize heures r,onsécutives. In– cendiée en plusieurs endroits, elle était comme une fournaise ard ente, vomissant la mitraille. Vers le itO no vembre-, les Busses, menacés par la crne du Danube d'ètre coupés do leurs communications, , repassèrent le fleu ve à Kalarach et à Hirsova, pour se replier sur .Jassy. On éva lua leurs pertes dans celte campagne à quatre-vi ngt mille homme,;. La campagne de 1 1829 fut encore plus meurtrière; mais le feld·maréchal Die– bitsch paya d'audace. Silistrie s'était rendue le 30 juin; Diebitsch, laiss<mt des corps d'observation devant Sclrnmla , Giurgevvo et Rutschuck, franchit les Bal.kàn s, et arri'va avec vingt-cinq mille hommes sous les murs d'Andrinople, qui lui onvrit ses por~,es dans un moment de surprise. Ce mouvement hardi jeta une · telle panique dans la capitale, que le sultan Mahmoud se - hala d'accéder à toutes les conditions que lui imp.osa le vain4ueur, et le traité d'Andrinoµle mit fin à la septième agression de la Russie. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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