Belkassem Ben Sedira : Cours de langue kabyle. Grammaire et versions

— CCXXXIX pés à travailler les pois. » — Il s’écria : « Dieu fasse que ceux qui les cultivent ou les mangent tombent malades et deviennent infirmes. » Depuis cette malédiction, les pois rendent malades et infirmes tous ceux qui les cultivent ou les mangent. Quand la mosquée fut achevée et surmontée d’une haute coupole, on oublia de la blanchir. 11 en fut peiné. On le sut : l’oubli fut immédiatement réparé et la coupole parut écla­ tante de blancheur, pareille à la lune brillant au firmament. On jura d’un commun accord de ne plus désormais blanchir les maisons, afin que le dôme fut visible de loin au-dessus du village. C’était un témoignage de respect pour leur mara­ bout. — Un jour, un colporteur kabyle s’arrêta à la mosquée pour y passer la nuit. Son âne ne fit que braire pendant tout le temps et ne laissa personne dormir. Le lendemain matin, Sidi- Mançour adressa à Dieu cette invocation : « Puisse mourir dans la misère quiconque vou­ dra posséder un âne! » Depuis ce jour, il n’y eut plus un seul âne chez les Beni-Djennad; le nom même de l’animal disparut du pays et fut rem­ placé par celui d ’ijjedh, c’est-à-dire une chose de peu de valeur et déshonorante pour celui qui l’aurait en sa possession. C’est ainsi que l’âne devint l’objet du mépris général dans le pays : on n’osait plus le regarder, ni même le toucher. Une fois, un âne s’étant trouvé par hasard dans un champ privé, il répugna au propriétaire de l’en chasser lui-même. Il invita plusieurs indi­ vidus à faire cette besogne, en offrant cinq, dix, jusqu’à vingt-cinq francs : personne ne voulut http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16303_FR] Corpus | Langues

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