Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 7

• De ]a Contentieufa .. Civile & Criminelle. CHAPITRE SECOND. jurifdiél:ion des juges qui concerne leurs d'églife fur les laïques aél:ions perfonnelles. 5 42. en ce • Suiv•itt lt droit cdlfoniquc,, lts l'aïqrus font jufliciablcs dts jugts d'iglife dans tous les CtJS où: ils foru pr~judicc 12ux droits à.e l'églife. Pour foutcnir l'étendue de cette jurifdillion 11 les canonifles apporrcn1 lè chap. ficut i. de privilegiis &:: exccflibus privilcgiatorum aux décrétales 11 do11t le fommairc efl en. ces tcnr..es ~ nonobflantc privilcgio fori", poteJl laïcus eccletiz nialcfaaor per cccleli.3.m puniri. Dans les mtVtimcs de cc même droit,, les juges d'ég_!ife doi1•ent connoi1rc de la validité des tejl11- snen.s ~ 9u.oiqu•i/s ayeru été faits par des laiques. & des différends qui fe préfentcnt fur leur cxicu~ 1ion 11 parce que s'y agiff'anr pour l'ordinaire d'auvres de piiti auxquelles l'iplife peur avoir inririt • on. o tjlimi qu•Q. cet i:ard les laïques doivent être jujli~iables des courJ d'eglife. J.e droit canonique rend aulfi ces mimes coMrs compétentes dt connoîtrc de la vali.diti & de l•e"lcu~ 1ion Jes contrats paffis fur toutes marieres profanes, foie entre ecclifiajliques ou per_(onnes lai.ques. lorfqu.e les parties contrt1.llan1es fi font obligées par ferment de les entretenir. Les P1.1.pes fur divers fondemens de cettt nature ont aitribui aux juges d'iglife la connoiffance d'un grand nombre d'autres matieres dont ils ne connoifferat point e11 France, fuivant la jurifprudt·nct de nvtre fiecle, & dont ils connoiffeienr avant la fameufe difpute de M. Pierre Bertrand, lors ivêzr.1.e d' Autun , & cnfui:e ear– Jinal, & de .il:I. Pierre de Cugnieres en 12. ),. en prifence du Roi Plii ippes dt Yalois, comme il parolr P.ar les 66. articles auxquels ce magijlrat a riduit ce qu'il appelle entreprifas des cours cccllfiajliques for la juflice du. Roi. Le cluip. novic. qui efl li 1 ~e.J:us le titre de judiciis aux dicrdrale.<; , efl un de 11/us célebres entre ceux qui Ctablijfent cette gran e irer.rdue de la jurifdiaion eccléfiajlique fur les lal"9ueJ en 1na1iere 1r.(me profan_e, ce dic~tt ~fl ri.ri d'!"ne ~ettrt ~u Pap~ ~nnoc_ent III. au~. i11;ques de .f"ran~e. Przlaris per Franc1am confl1rut1s , au fu1et d un difft!rend qul i101t enrre Ph1l1ppe Augufle, Rol dt r·ra11ce , & ]èan. Roi d' Àngltrerre. Le colleatur des décrira/es en a e:i.·trait une grande parcie qu'il a inférie dans fa colli:a1on jOus le titre de judiciis. Le fommaire de ce d~cret tfl rapporti €n ces termts: Judcx cc– cl~Gaflicus pote Il pcr viam denunriationis evangclic.%, (eu jucficialis, procedcre co.c.tca quen1libct peccacorcn1, ctiam laïcun1, maxime rationc pi:rjurii vcl 11acis fralta: Lts textes de l'écriture, & les raifons contenues dans ce d;cret comme lesforrdemens de la jurifdillion que te Papt veut 1 établir, font d remarquer. St1. premiere preuve que les juges d'éK/ife p1::11vent connoitre de tous les cri1nes quand ils leur font dénoncés , efl tirie de ces pt!roles de l.efus-Chr.:fl, parlant de la corretl1on fraternelle, li ce non audierit , die cccleli.œ, d'où il conclut 9ue le Roi d' Anglettrre lui ~yan1 d(r.?_ncé,l'entreprife prétendue du ~oi de r_·rance, .i~ en t}l le jugt, p~rce 9ue perjOnne ne peut 1g1~or~r _'lu 1l ~ efl point. de pichi J.ont 1l ne pui.ffe, c~nnoitrt,. non rour decider la. qur}l1on du fief 'iu' e1011 tntr eux, mais pour prononcer fur lt ptche clu Rot de France dan.s cettt entrtprife. Cts deu.'I." Rois avoient fait un traité qu'ils s'ltoitnl engagls par fermtf'l.t d'entrtttnir. Le Papt prittnJ. que c'i::jl tf'l.COrt une raifon qui. /& rtnd compéttf'l.t d'en prendre connoiffance, nunquid non porcrimu& de jur.1menri religione cognofcere, quod ad judiciwn ccclefiz non ell: dubiu1n pcrcincre, ut rupra pacis fœdcra reformantur. Sur ces fondemen.s, Innocent Ill. ordonne au Roi de France defairt fa paix avtc le Roi d'Angleterre, ou de fefoumtttre aujugtmen1 dt fis ligats, qui dicideron.t, ucrum jull:a fic qucrimo11ia quam cou.. tra eum ptoponic cora1n ccclcfia Rex Angloru111. • N'étant pas le deffein de ce tr4iti de fa.ir1 dts commentaires [ur l.:s maximes des d;critales, on n'e_{l point er.tri dttns le ditdîl des preuves de ce dicret, on n'en parle que pour faire connoitrt que les maJ.·imes de lajurifprllJence dt notrt/iecle n'y .font pas con._;ôrmes. elle a fouvtnt varié en cezui concerne Lajurif– diQiorr dfs cours d'é~l:fo fur les allions perfonnrlles des laïques com1ne fur la pus f_rande partie des ~tres matitres, c'tfl ce qui a donni lieu aux auteurs qui tn ont écrit en dts temps dijférens, d'en icrirc d1verfamtnt, Depuis ~e :egne de Philippe de Yalois, l'atten1io11 drs cours féculi.eres àfe remettrt en pof/i:ffion de lti 1ur1fd1(J1on qu'il.s pritendoient avoir éti ufurpér: par les cours d'iglife, les a portées en quelques occa- fions a d~nner des arrits qui ne ftroien1 pas même approu.1::!s dan.<; 1101re fiecle. Joan. Galli , qui itoit D.an?- Je •vpcor geniral "" parlement dt Ptiris fur la fin du mtn1e flecle, ~crir dans Ja 17~e. des queflions 2c. ,ome de • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-07] Corpus | Histoire de Provence

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