Risques naturels | Morhange, Christophe

Risques naturels 1346 Typologie des risques naturels Par sa situation au carrefour de plaques tectoniques mobiles, à la frontière entre des masses d’air antagonistes, habitée par une population dense avec d’impor- tantes concentrations urbaines et littorales, la Méditerranée est sujette aux risques naturels. Ils restent cependant difficiles à appréhender en raison de la multiplicité des échelles spatio-temporelles à partir desquelles ils se manifestent. Les pays méditerranéens partagent cette communauté de risques naturels, qui trouvent leur unité dans les chocs tectoniques et climatiques opposant trois masses continentales : européenne, africaine et asiatique. Les risques sont soit d’origine tellurique lorsqu’ils proviennent du sous-sol profond (tremblement de terre, volcanisme, tsunami…), soit d’ordre hydrométéorologique et climatique (sécheresse, pluies intenses et crues, inondation, vent violent, feu...). Selon un rythme variable, ils se singularisent par leurs effets qui constituent un facteur de régionalisation et d’inégalité entre les territoires. Les espaces méditerranéens sont donc plus ou moins exposés. Les séismes sont les risques naturels les plus meurtriers. Ils sont dus à une rup- ture de l’écorce terrestre soumise au rapprochement des plaques africaine et eura- siatique. Les tremblements de terre catastrophiques se concentrent principalement au Maghreb (comme, par exemple, les séismes d’Orléansville, 1954 ; Agadir, 1960 ; El Asnam, 1980 ; Alger, 2003…), en Italie (Naples, 1980 ; Aquila, 2009), en Grèce (Égée, 1956 ; Athènes, 1980…) ; en Turquie et au Liban (1999) (planche VII). Ils sont souvent accompagnés de tsunamis qui peuvent ravager les côtes. Par exemple, le tsunami de Santorin (Grèce), en 1650, a atteint la sur- cote de plus de 20 m, comme à nouveau en 1956 à Amorgos (Grèce). Dans le bassin méditerranéen nord-occidental, en Espagne et en France, les aléas sont plus espacés, comme le tremblement de terre de Lambesc en 1909. En dépit des progrès considérables des techniques d’analyse géophysique (réseaux sis- mologiques, observatoires, modélisations…), les prévisions comportent encore beaucoup d’inconnues. On ne possède pas, par exemple, d’outil prévisionnel fiable pour l’aléa sismique. Il est cependant possible de limiter les conséquences des catastrophes induites par une éducation préventive et la planification de constructions antisismiques. La collision de la plaque africaine avec la plaque eurasiatique est aussi à l’ori- gine d’une « ceinture de feu » de volcans actifs en mer Tyrrhénienne et dans son voisinage (Etna, Vésuve, Campi Flegrei, îles Éoliennes…) et en mer Égée (Santorin…). Si l’aléa naturel est assez circonscrit, les enjeux sont importants car ils concernent les zones urbaines surpeuplées de Naples et de Catane en Sicile. Le cas de la catastrophe annoncée de Pouzzoles, en Campanie, en 1969‑1972

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