Risques naturels | Morhange, Christophe

Risques naturels 1345 Risques naturels L’étymologie « méditerranéenne » du mot « risque » est particulièrement éclairante. D’après le Trésor de la langue française , il s’agit d’un danger plus ou moins prévisible. À partir du latin resecum (« ce qui coupe ») est né le sens d’écueil puis de risque encouru par une marchandise transportée par un bateau en mer… bien loin d’une image de la Méditerranée « en catastrophes », illus- trée par le mythe du Déluge, l’éruption de Santorin, la catastrophe du Vésuve en 79 apr. J.‑C., le prétendu séisme universel de 365 apr. J.‑C., le séisme de Lisbonne de 1755 et les catastrophes récentes comme la crue de l’Ouvèze en 1992 ou les incendies qui ont ravagé la Grèce en 2009 et qui ont marqué la conscience collective. Quelques rappels de définitions permettent d’entrevoir la complexité et l’ambiguïté des concepts. Le risque est la possibilité de survenance d’un évé- nement portant atteinte à l’équilibre naturel. Il résulte de la conjonction d’un aléa et des enjeux en présence, l’aléa étant la probabilité d’un événement qui peut affecter le système étudié. Les enjeux correspondent aux personnes, aux biens, aux équipements et à l’environnement menacés par l’aléa et susceptibles de subir des dommages. La vulnérabilité mesure donc les conséquences dom- mageables de cet événement. Le risque naturel est classiquement évalué à l’aune de deux variables que sont les impacts humains (taux de mortalité…) et éco- nomiques (montant des dommages…). Il existe d’autres risques naturels, de caractère plus insidieux, parce qu’ils manifestent généralement leurs effets avec lenteur, comme l’érosion des sols. On comprend donc pourquoi le concept de risque est au cœur du débat géographique contemporain qui traite de l’orga- nisation, de la vulnérabilité et de la résilience des territoires méditerranéens.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=