Marathon, bataille de | Aurigny, Hélène

Marathon, bataille de 839 l’Empire perse et le monde grec connue sous le nom de « guerres médiques », car les Grecs appelaient « Mèdes » les Perses même après la prise de pouvoir de Cyrus (Briant, 1995, p. 34‑35). Depuis les règnes de Cyrus le Grand et de Cambyse, l’Empire perse connaît une extension géographique sur un large territoire que Darius I er (521‑486) s’efforce d’organiser. Il tente de contenir les soulèvements de certaines provinces, en particulier des Grecs d’Asie en Anatolie occidentale, lors de la « révolte de l’Ionie » (499‑494). Après quelques succès grecs, les Perses parviennent à réprimer la révolte et réorganisent les cités ioniennes dans lesquelles ils installent des régimes moins impopulaires qu’auparavant. Mais Darius décide de préparer une expédition contre les Grecs d’Europe, d’une part pour châtier Athènes et Érétrie, qui avaient apporté leur concours à Milet dans la révolte de l’Ionie, et d’autre part pour éviter de nouvelles manifestations de la solidarité entre les Grecs du pourtour de l’Égée. En 492, Mardonios, le neveu de Darius, est envoyé en Thrace pour assurer la domination perse. En 490, l’expédition voulue par Darius et placée sous le commandement de Datis doit soumettre les Cyclades et imposer la domination perse en Eubée et à Athènes. L’expédition perse s’empare sans difficulté des îles des Cyclades, en particulier de Naxos qui avait résisté en 500 av. J.‑C., et Datis prend la peine de sacrifier à Apollon dans son grand sanctuaire cycladique de Délos pour assurer les Grecs que les Perses respectent leurs dieux et leurs coutumes. Ils abordent ensuite en Eubée où ils prennent Carystos, avant de mettre le siège devant Érétrie, qui ne reçoit pas de secours d’Athènes. La ville est prise, ses habitants sont faits prisonniers et déportés dans l’Empire perse. Les Perses se dirigent ensuite vers Athènes. Malgré l’opinion transmise par les sources grecques, et notamment Hérodote, les Perses ne songeaient sûrement pas à la destruction de la cité de l’Attique, dans la mesure où ils étaient accompagnés du vieux tyran Hippias, fils de Pisistrate, chassé depuis 510 et destiné à retrouver sa place en cas de suc- cès perse. Le lieu de la bataille s’explique tout d’abord parce que la plaine de Marathon, en venant d’Érétrie, était le meilleur endroit pour débarquer et déployer les troupes perses, en particulier la cavalerie, et que c’était le fief des Pisistratides. Selon la pratique habituelle, les hoplites athéniens se rendent immédiatement à la rencontre des troupes qui envahissaient leur territoire. Les magistrats mili- taires, l’archonte polémarque Callimaque et les stratèges, dont Miltiade, orga- nisent la riposte et font appel à des alliés : Hérodote relate l’envoi de Philippidès, messager capable de courir une journée entière, pour demander l’aide de la cité la plus puissante, Sparte. Les Spartiates refusèrent de partir avant la fin de la célé- bration de la fête des Carneia en l’honneur d’Apollon, repoussant ainsi de plu- sieurs jours leur départ. La cité de Platées en Béotie, alliée et proche d’Athènes, apporte son concours par un contingent de 1 000 hoplites. Il est difficile pour

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=