Climat | Raccasi, Guillaume; Roumieux, Camille

Climat 260 Louis Emberger en 1930 comme un climat de transition entre les climats tem- pérés et tropicaux. Si cette classification est acquise scientifiquement, les limites de ce que l’on pourrait appeler l’Enveloppe climatique méditerranéenne ( ecm ) sont le fruit de recherches depuis les premiers travaux d’August Grisebach au milieu du xix e siècle. Pierre Quézel, en 1985, effectue une synthèse des recherches sur les tenta- tives de délimitation d’une ecm et expose les différentes approches thématiques explorées en trois familles : une définition floristique ; une définition climatique ; une définition bioclimatique (terme de biogéographie désignant l’ensemble des conditions climatiques d’une région exerçant une influence sur les êtres vivants ; les limites de chaque étage climatique en altitude étant marquées par des modi- fications importantes des communautés biologiques). Définition floristique Les premières recherches sur la définition d’une ecm se fondent sur une approche purement floristique, avec les travaux de Grisebach, Drude et Flahaut qui utilisent respectivement les aires de répartition de la culture de l’olivier (Olea Europaea) puis de la présence du chêne vert Quercus ilex . Cependant l’anthropisation pré- coce et massive de l’espace méditerranéen influence le fonctionnement des éco- systèmes et la répartition de cette flore caractéristique. De sorte que la végétation exprimée actuellement sur le pourtour méditerranéen n’est plus véritablement indicatrice des conditions climatiques particulières. L’exemple le plus marquant est l’aire de répartition de l’olivier (Olea Europaea) , un des symboles de la culture méditerranéenne, qu’a étudié Philippe Daget. Cet arbre a été planté et végète (pas ou très peu de fructification) en France sur la côte bretonne, dans la région pontique (Turquie), en Argentine ou au Venezuela, et il n’est jamais présent ni dans les montagnes méditerranéennes, ni dans les deltas (Rhône, Elbe) où le climat est pourtant caractérisé de type méditerranéen. L’utilisation de critères floristiques restreints ne permet donc pas de délimiter une ecm , et seules des approches de modélisations biogéographiques portant sur un contingent impor- tant d’espèces végétales pourraient atteindre cet objectif. Définition climatique Emmanuel de Martonne, en 1927, est le premier à proposer une définition purement climatique du climat méditerranéen. Il le définit comme un climat tempéré de la zone subtropicale qui se différencie de cette dernière par des « hivers doux » (la température moyenne du mois le plus froid doit être supé- rieure à 5 °C) et des étés chauds et secs (la température moyenne du mois le plus chaud est supérieure à 20 °C). Ces critères climatiques sont appliqués aux relevés météorologiques disponibles pour mettre en place une carte de

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