Climat | Raccasi, Guillaume; Roumieux, Camille

Climat 261 l’ ecm . Par la suite, Henri Gaussen en 1954, Glenn Trewartha en 1954 ou Heinrich Walter et Helmut Lieth en 1960, proposent des critères climatiques légèrement différents, mais les comparaisons effectuées par Pierre Quézel et Marcel Barbero en 1982 montrent que ces ecm sont plus ou moins simi- laires. En 1973, le climatologue californien Homer Aschmann propose des valeurs restrictives dans les facteurs thermiques (le mois le plus chaud doit avoir une température moyenne supérieure à 20 °C et le mois le plus froid ne doit pas avoir une température moyenne inférieure à 0 °C) et dans la dis- tribution des précipitations (au moins 65 % des précipitations doivent avoir lieu en hiver, et les précipitations totales annuelles doivent être comprises entre 270 et 900 mm) ; mais, surtout, il intègre la notion de bi-saisonnalité (6 mois d’hiver et 6 mois d’été) dans sa définition du climat méditerranéen. Ses calculs se fondent principalement sur des relevés météorologiques effec- tués en Californie, région réputée sous emprise climatique méditerranéenne. Cette définition de l’ ecm par H. Aschmann exclut une grande partie du Sud de l’Europe (l’Est de l’Espagne, le Sud de la France et l’Ouest de l’Italie), du Maghreb et de l’Anatolie. La délimitation purement climatique de l’ ecm la plus récente se fonde sur une réactualisation par Murray Peel, Brian Finlayson et Trina McMahon en 2007 de la classification globale des climats effec- tuée par Wladimir Köppen en 1936. Elle a l’avantage, par rapport aux autres approches, de borner l’ ecm entre des climats tempérés et humides au nord et des climats chauds et secs au sud. La carte 1 (planche V) délimite ainsi, d’après ces auteurs, les différents climats sur le pourtour de la mer Méditerranée. Même si l’ ecm englobe la majeure partie de l’espace, le climat méditerranéen n’est que très peu présent sur le pourtour de la mer Adriatique, où un climat subtropical humide est dominant. Plus au sud, en dessous du quarantième parallèle, c’est un climat de plus en plus aride qui se substitue au climat médi- terranéen : semi-aride sur le bord de mer espagnol, puis désertique sur les côtes tunisiennes, libyennes et égyptiennes avec des enclaves sous climat médi­ terranéen en Libye autour de Tripoli et entre Benghazi et Darnah. Cette cartographie des climats du globe est actuellement la plus utilisée pour des approches climatiques à l’échelle globale et non inféodée à un climat spéci- fique. Mais, depuis 1982, Quézel et Barbero considèrent le paramètre « hiver doux » comme trop restrictif et peu en accord avec les observations faites par ailleurs sur les structures de végétation. Définition bioclimatique L’alternative à ces deux approches est développée dès 1977 par Ph. Daget au Centre d’écologie générale de Montpellier. Ce scientifique propose une approche bioclimatique, en considérant que le climat est méditerranéen quand l’été est la

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