Chrétiens | Kaoues, Fatiha

Chrétiens 229 arrête ainsi une profession de foi appelée aussi « symbole » de Nicée. Nombre d’évêques orientaux n’ont cependant pas admis la formule de Nicée, imposée par Constantin. Un demi-siècle de dissensions font dès lors suite à Nicée, ali- mentées par des successeurs de Constantin, favorables à Arius. C’est avec Théodose I er et le premier concile de Constantinople en 381 que la profession de foi de Nicée est définitivement admise, définissant l’orthodoxie tri- nitaire. Le concile rassemble 150 évêques, tous issus d’Églises orientales, et affirme la divinité du Saint-Esprit, complétant la profession de foi de Nicée. Toutes les hérésies nées depuis Nicée sont en outre anathématisées. Conformément au troisième canon du concile de Constantinople, l’évêque de Constantinople est élevé au second rang dans la hiérarchie de l’Église, après l’évêque de Rome. À peine cette querelle close, une nouvelle controverse voit le jour, à propos du Fils, Verbe de Dieu incarné, constitué conjointement d’un élément divin et d’un élément humain. Le concile d’Éphèse, troisième concile œcuménique du christianisme, débute le 22 juin 431 à l’invitation du patriarche Cyrille d’Alexandrie et réunit environ 200 évêques, enmajorité orientaux. Si les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) se sont focalisés sur des questions théologiques portant notamment sur l’unicité de Dieu Un et Trine, le concile d’Éphèse pose d’em- blée l’union hypostatique, c’est-à-dire existentielle, des deux natures, humaine et divine, dans la personne du Christ, constituant ainsi une seule hypostase. Il est question de condamner Nestorius que Cyrille accuse d’« hérésie ». Nestorius défend l’idée d’une dissociation hypostatique opposant Jésus au Verbe. Dès lors, Nestorius dénie à la Vierge Marie l’appellation de « Mère de Dieu » (Théotokos) . Le concile d’Éphèse proclame au contraire que le Christ est à la fois homme et Dieu, arrêtant définitivement le credo apostolique de l’Église. Découlant de cette union hypostatique indéfectible, la Vierge est appelée Mère de Dieu. Dès lors, le concile d’Éphèse condamne fermement le nestorianisme et anathéma- tise Nestorius dans le même mouvement. Le concile de Chalcédoine est le quatrième concile œcuménique et se tient du 8 octobre au 1 er novembre 451, à l’invitation de l’empereur byzantin Marcien. Réunissant 343 évêques dont seuls quatre viennent d’Occident, le concile s’em- ploie à éclairer des questionnements christologiques et condamne le mono- physisme. Le monophysisme ou miaphysisme est une doctrine christologique élaborée en réaction au nestorianisme, sous l’inspiration du moine Eutychès qui affirme que le Christ a une seule (monè) nature (physis) , c’est-à-dire une nature (physis) une (mia) , en opposition au principe d’une double nature, humaine et divine, fixé par le concile de Chalcédoine en 451. Ce dernier arrête en outre la définition de la personne ou hypostase qui caractérise le mystère de Dieu à la fois un (du point de vue de la nature) et trine (du point de vue des personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint) ; un certain nombre de chrétiens orientaux dits