Chrétiens | Kaoues, Fatiha

Chrétiens 228 malades. Un rite prébaptismal consiste à oindre d’huile le corps du chrétien tan- dis que le saint chrême (huile sainte) est disposé par le célébrant sur le front du baptisé. Ainsi est fixée la tradition de l’usage d’huile qui sert jusqu’à nos jours pour les onctions sacramentelles et les rituels attachés. La Méditerranée marque presque génétiquement le christianisme de son empreinte. Cependant, la constitution en 330 à Byzance (Constantinople) d’une nouvelle capitale de la Chrétienté divise la Méditerranée en deux espaces séparés qui ne cessent de s’éloigner au fil du temps. L’Église de Constantinople est érigée au rang de patriarcat en 451, confortant son autonomie par rapport à Rome. Chaque Église, en Orient et en Occident, acquiert dès lors progressi- vement ses propres particularismes, se développant à distance l’une de l’autre jusqu’à la rupture consommée en 1054. Rome est la capitale du catholicisme latin quand Constantinople fait office d’autorité centrale pour les Grecs ortho- doxes. Ainsi, du sud au nord, et d’est en ouest, les frontières de la Méditerranée délimitent l’aire chrétienne. Toutefois, dès le i er siècle des cités gréco-romaines, l’Église connaît progressivement des divisions et des schismes. De nos jours, le christianisme se divise en diverses confessions marquées par leurs particula- rismes théologiques et leurs différentes traditions liturgiques. On distingue sché- matiquement trois grands courants confessionnels : l’Église catholique, l’Église orthodoxe, issue des premières communautés chrétiennes fondées par les apôtres de Jésus dans les provinces orientales de l’Empire romain, et le protestantisme, issu de la Réforme européenne du xv e siècle. Né au cœur de la Méditerranée, le christianisme a peu à peu débordé de ses frontières au fil d’une histoire dont il faut retracer les jalons. Des querelles théologiques fondatrices Les querelles théologiques qui agitent le monde chrétien antique tournent essen- tiellement autour de points centraux du dogme, à savoir l’Incarnation et la Trinité. On désigne sous le terme « conciles » une série d’assises réunissant des évêques de l’Empire romain travaillant à résoudre des querelles dogmatiques et des pro- blèmes disciplinaires. En visite en Orient, l’empereur romain Constantin I er fait le constat de graves dissensions au sein du christianisme oriental. Il manifeste alors le désir de restaurer la paix religieuse au sein de son empire ainsi que l’unité de l’Église, et d’affermir par là même son pouvoir. Le premier concile œcuménique se tient à Nicée à l’instigation de Constantin I er , du 20 mai au 25 juillet 325, dans le but de résoudre des controverses divisant les Églises d’Orient, en particulier la querelle opposant un prêtre et théologien, Arius, et son évêque Alexandre. La formule de Nicée soutient que le Fils est « de même substance » que le Père et

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