Chrétiens | Kaoues, Fatiha

Chrétiens 230 miaphysites s’opposent en bloc au concile, ce qui aboutit à un schisme qui définit les Églises dites « des trois conciles » ou « Églises préchalcédoniennes ». Le concile de Chalcédoine a également défini que l’Église est gouvernée par cinq patriarcats tous méditerranéens, ceux de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. Au sein du christianisme oriental, à partir du iv e siècle, chaque Église adhère à l’une ou l’autre de ces doctrines. Au contraire de l’Église nestorienne, appe- lée aussi « assyrienne » ou « syrienne orientale », qui s’est développée dans l’Empire sassanide, l’Église officielle de l’Empire romain qui sera appelée aussi Église « melkite » (au sens d’« impériale ») ou Église des « Roum » a fait sienne la thèse chalcédonienne, tandis que les adeptes de la théorie monophysite se répar- tissent dans diverses communautés, telles que les jacobites, ou syriens occiden- taux, Arméniens, Coptes et Éthiopiens. Pour tenter de réconcilier les avis contraires, l’empereur Héraclius (610‑641) propose une doctrine en forme de compromis qui maintient que le Christ a deux natures mais une volonté unique ; cette doctrine, connue sous le nom de mono- thélisme, est finalement condamnée comme une hérésie en 680 par le sixième conseil œcuménique de Constantinople. Prolongeant les querelles théologiques des débuts du christianisme, l’icono­ clasme couvre une période de plus d’un siècle, de 726 à 843. Durant cette époque, des empereurs byzantins se sont attachés à interdire le culte des icônes et toutes les images représentant le Christ ou les saints, détruisant les mosaïques ornant les murs des églises, les enluminures intégrées dans des ouvrages ou les peintures religieuses. En 843, la vénération des icônes, soigneusement codifiées, triomphe et devient un élément important de la religiosité orthodoxe. Le christianisme : un ordre global En quelque trois siècles, le christianisme qui était une secte rejetée par une majo- rité de juifs et persécutée par l’Empire romain s’est ainsi transformé en religion universelle, s’étendant peu à peu, à partir du monde méditerranéen au reste du monde. Le christianisme occupe dès lors un statut dominant, imposant son ordre dans tous les domaines de l’existence des individus, instaurant une manière spé- cifique de voir le monde, modifiant les temporalités dans l’existence quotidienne des hommes, dont les rythmes sont déterminés désormais par l’ordonnancement de ses sacrements et l’observance de ses rites. Les raisons de cette éclatante réussite ont été abondamment analysées au long de l’histoire. Ainsi, Edward Gibbon détermine cinq facteurs susceptibles d’éclairer l’essor chrétien : le zèle des prédicateurs, la doctrine de la vie future, la rigueur de

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