Bible | Dorival, Gilles

Bible 163 historico-prophétique ; Job, Proverbes, Cantique et Ecclésiaste appartiennent à la littérature d’instruction et de sagesse ; les Psaumes sont un recueil d’hymnes et de prières. Ces vingt-quatre livres constituent le canon des Écritures. Ce dernier ne s’est pas constitué d’un seul coup. Il semble que les cinq livres de la Torah aient été reconnus les premiers comme inspirés soit au retour d’exil (vers 450), soit à la fin de la période perse (vers 350), soit au début de la période hellénistique (vers 300). Puis, sans doute vers 200, l’ensemble de la Torah et des Prophètes a été canonisé. Cet ensemble comprenait des livres qui ne figurent plus aujourd’hui dans le canon juif des Écritures, comme la Sagesse de Sirakh, Judith, I Esdras, I Maccabées, les Psaumes de Salomon, ou encore les écrits attribués à Hénoch et le livre des Jubilés. Dans les années 200 de notre ère, à l’instigation d’un groupe de Sages appelés Amoraim, la tripartition de la Bible en Torah, Prophètes et Écrits rem- place le canon bipartite antérieur. Des livres sont alors retirés du canon. Cette tripartition est toujours en usage dans le judaïsme actuel. La Bible des chrétiens est plus tardive, mais aussi plus fournie. Elle contient les vingt-quatre livres de la Bible hébraïque actuelle, mais elle ajoute des compléments à ces livres : Baruch et Lettre de Jérémie sont des additions à Jérémie ; Suzanne, Bel et le dragon, et trois autres passages constituent des additions à Daniel ; il y a neuf additions à Esther. La Bible des chrétiens offre également des livres supplémentaires, appelés deutérocanoniques chez les catholiques et apocryphes chez les protestants : I Esdras, I-IV Maccabées, Sagesse de Salomon, Sagesse de Sirakh, Judith, Tobit, Psaumes de Salomon. L’Église éthiopienne possède en plus Hénoch, les Jubilés et l’Ascension d’Isaïe. L’ajout principal de la Bible chrétienne est constitué naturellement par les vingt-sept livres du Nouveau Testament, écrits en grec et centrés sur Jésus et les premiers temps de l’Église qui attend le retour de son fondateur et le Jugement dernier : les quatre Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean), les Actes des apôtres, les quatorze lettres attribuées à Paul, les sept lettres catholiques et l’Apocalypse. Certaines Églises n’ont pas retenu quelques-unes des lettres catholiques ou l’Apocalypse. À l’inverse, l’Église éthiopienne offre en plus des vingt-sept livres le Pasteur d’Hermas. D’autres Églises ajoutent d’autres écrits, comme l’Apocalypse de Pierre. Certains groupes chrétiens d’origine juive, comme les Nazôréens ou les Ébionites, avaient leurs évangiles spécifiques. Dans d’autres groupes influencés par la gnose circulaient des évangiles dits apocryphes, dont certains, comme l’Évangile de Thomas, sont peut-être aussi anciens que les Évangiles retenus par le Nouveau Testament. Ainsi, la Bible chrétienne dis- tingue deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau. Ce dernier est évidemment absent de la Bible juive. De plus, l’Ancien Testament chrétien va plus loin dans le temps que la Bible des Sages : I-II Maccabées racontent des événements qui se sont déroulés en Judée-Palestine entre 175 et 135. Il semble que le canon du Nouveau Testament se soit constitué comme tel entre les années 200 et 350,

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