Astronomie | Bret, Patrice

Astronomie 127 tablettes sont compilées entre 1000 et 900 à partir des connaissances antérieures sur les présages, et deux tablettes moulées résument les connaissances de l’époque : étoiles fixes en trois voies célestes dont la moyenne équatoriale ; Lune et pla- nètes, saisons et longueur des ombres. La fin de la période assyrienne (vii e siècle av. J.‑C.) est marquée par les premiers relevés systématiques d’obser- vations par les astronomes de cour, avec 23 tablettes de la bibliothèque d’Assurbanipal, traitant de la Lune, du Soleil, des planètes, des étoiles fixes, halos, nuages, parhélies et autres merveilles célestes. En 568 av. J.‑C., avec l’almanach de Nabuchodonosor II, le restaurateur de la puissance babylonienne, la division du ciel passe de 4 zones de 3 mois cha- cune à 12 zones de 30°. Babylone s’en tient au calendrier lunaire, rythmé par l’apparition du croissant de Lune au couchant. Mais sous la domination perse, à partir de 539 av. J.‑C., se développent observations suivies et théories mathé- matiques complexes pour établir un calendrier luni-solaire combinant trois cycles naturels (jour, mois, année). Face à ces progrès, l’astronomie stagne longtemps en Égypte, mais elle offre une innovation majeure : une année solaire de 365 jours divisée en 12 mois de 30 jours et 5 jours épagomènes (comme le calendrier républicain de 1793 à 1805). Les 12 divisions mensuelles du ciel se subdivisent en décans, qui assurent les 12 heures nocturnes : le sarcophage de Séthi I er , mort en 1279 av. J.‑C., divise ainsi la journée en 24 heures. Pour les Grecs, l’Égypte est la terre des sciences, mais dès le vi e siècle, les pré- socratiques contribuent au développement de l’astronomie théorique et pra- tique avec l’école de Milet : Thalès prévoit l’éclipse du 28 mai 585 av. J.‑C., mais Anaximandre, au milieu du siècle, va plus loin dans la construction d’un sys- tème planétaire géométrique : il comprend l’inclinaison du zodiaque, découvre les solstices et équinoxes, et considère que la Terre – ronde « à la façon d’une colonne » – est le centre de l’univers. Vient ensuite, dans les dernières décennies du siècle, l’école d’Italie, à Crotone : Pythagore (vers 570‑495 av. J.‑C.) serait le premier à nommer le cosmos et à affirmer l’unicité de l’étoile du matin et de celle du soir (Vénus), probablement à la suite d’un voyage à Babylone. Œnopide de Chios est le premier à mesurer l’obliquité de l’écliptique (seconde moitié du v e siècle av. J.‑C.), qu’Anaximandre avait découverte grâce au gnomon (horloge à ombre) de son invention. Les pythagoriciens fondent la théorie astronomique sur la croyance que tout est nombre et sur le lien avec les accords musicaux ; ils croient en une grande année avec le retour cyclique d’une configuration du ciel identique, et en l’harmonie de l’univers, d’où découlent des astres sphériques et des orbites circulaires – repris par Platon et jusqu’à Kepler. Stimulant ainsi la géométrie, ils stérilisent l’astronomie (moins, pourtant, que les écoles qui la refusent). Mais surtout, ils substituent des modèles géométriques aux tables

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