Astronomie | Bret, Patrice

Astronomie 126 Astronomie De la plus haute Antiquité à la découverte des exoplanètes et à l’astronomie neutrino du xxi e siècle, la Méditerranée a tenu une place majeure dans l’his- toire de l’astronomie. Le monde moderne est d’ailleurs rythmé par les apports de l’astronomie médi- terranéenne : des Égyptiens, nous avons hérité la division du jour en 24 heures et celle de l’année de 365 jours en 12 mois ; des Babyloniens, la division sexa- gésimale de l’heure et de la minute. Et si l’origine des divers computs est bien humaine, les calendriers religieux encore en usage dans le bassin méditerranéen (hébraïque, julien, copte, musulman…) sont fondés sur des observations astro- nomiques de plus en plus fines, jusqu’à l’omnipotent calendrier grégorien : conçu en 1582 pour mieux coller au temps réel, il s’est imposé avec le comput de l’ère chrétienne en se dépouillant lentement de son contenu religieux pour devenir un standard international – au point que le pape Benoît XVI, lui-même, a distingué le temps liturgique et le temps profane, la croyance et la science, en admettant en 2012 que la naissance du Christ en Palestine serait antérieure de quelques années à l’origine de l’ère chrétienne. L’astronomie dans la Méditerranée antique : des tablettes chaldéennes au système de Ptolémée Sans doute faut-il commencer par l’astronomie chaldéenne et babylonienne – d’une richesse insoupçonnée, avec 3 000 à 4 000 tablettes astronomiques babyloniennes. Sous le règne d’Hammourabi, vers 1800 av. J.‑C., celle de Nippour fournit déjà des données stellaires (un ciel fixe divisé en 3 zones de 12 secteurs chacune, avec constellations) et un procédé de calcul (une série de nombres en progression arithmétique). Le développement des outils mathématiques permet d’obtenir la liste de dates du calendrier lunaire pour les apparitions et disparitions de Vénus pour l’ensemble du règne d’Ammisaduqa (1646‑1626 av. J.-C.). D’autres

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