Astronomie | Bret, Patrice

Astronomie 128 numériques des Babyloniens et remplacent les récits mythologiques poétiques des cosmogonies d’Ouranos et Atlas par la méthode intellectuelle et le discours philosophique. Ils ouvrent ainsi la voie à l’astronomie grecque des Méton, au v e siècle – siècle à la fin duquel la sphéricité de la Terre est admise –, Platon, Eudoxe de Cnide et Callippe au iv e siècle. À l’époque hellénistique, Timocharis d’Alexandrie (vers 320‑260 av. J.‑C.) éta- blit le premier catalogue stellaire grec, Aristarque de Samos (310‑230) calcule la distance Terre-Lune par l’observation d’une éclipse de Lune et envisage un sys- tème héliocentrique, Ératosthène (276‑230) démontre l’inclinaison de l’écliptique, calcule la circonférence de la Terre à partir de l’inclinaison de l’ombre entre Syène et Alexandrie au solstice d’été ; il donne des tables d’éclipses et un catalogue de 675 étoiles. Enfin, Hipparque de Nicée, actif notamment à Rhodes au ii e siècle, compile systématiquement les savoirs astronomiques babyloniens, découvre la précession des équinoxes et invente l’astrolabe, qui sert au calcul de l’heure de jour ou de nuit, selon que l’on observe le Soleil ou les étoiles. Cet instrument dont l’usage va se répandre et se diversifier durant 2 000 ans s’inspire lui-même de l’araignée inventée par Eudoxe de Cnide ou par Apollonios de Perga (iii e siècle). Peut-être doit-on aussi à Hipparque – à moins que ce soit à Archimède ou à un disciple à Syracuse, ou à Posidonios de Rhodes – des calculateurs astronomiques plus sophistiqués encore, notamment la fameuse machine d’Anticythère, trou- vée sur l’épave d’une galère romaine, qui est le plus ancien mécanisme à engre- nage connu, avec un dispositif très complexe (au moins une trentaine de rouages, dont certains jusqu’à 235 dents pour les 235 lunaisons du cycle métonique de 10 années solaires) capable de prévoir les éclipses solaires et lunaires. Au i er siècle de l’Empire romain – et de notre ère – Sénèque (4‑65) et Pline l’Ancien (23‑79) traitent d’astronomie. Peu avant sa mort, ce dernier propose, entre autres, une compilation incomplète des connaissances astronomiques dans son Histoire naturelle . L’apport des Romains se limite en fait à la réforme du calendrier julien, promulgué par César en 46 av. J.‑C., qui remplace l’année lunaire de 355 jours par l’année solaire de 365 jours un quart, avec l’année bis- sextile. Mais la conception du calendrier encore en usage chez les orthodoxes et qui s’est imposé au monde romain puis à l’Europe chrétienne – aux États catho- liques jusqu’à la fin du xvi e , protestants jusqu’au xviii e et à la Russie jusqu’en 1918 – revient à Sosigène d’Alexandrie. C’est aussi l’école d’Alexandrie qui marque l’apogée de l’astronomie antique avec le Grand traité de Claude Ptolémée (vers 90‑168), plus connu sous le titre de l’ Almageste , qui trahit la transmission ultérieure par les Arabes. Ptolémée, qui tient en grande partie son savoir sur les éclipses de Hipparque, dresse aussi un son catalogue de 1 022 étoiles, développe l’astrolabe et calcule l’année solaire à 365 jours, 5 heures, 55 minutes et 12 secondes. Mais surtout, avec son système

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