Almanach de Napoléon pour 1855

DE LA GUERRE o'onIE~T. 71 . \'aient les batteries allaient reprendre l'attaque, lorsqu'ils aperçurent ·sur la tour l'uniforme français. Au petit jour, une poignée de braves chasseurs et de soldats du 51 ', dirigés par les sous-lieu– tenant;; Gigot et Gibon, avaient pénétré résolûment.·dans \'ouvrage et s'en étaient empa1·és. · Ala suite de ce premier surcès, et pen– dant que les Anglais tournaient tous leurs efforts vers la tuur du nord, qui capilnla _dans la soirée du 15, le génie frnnçais poursuivait SPS travaux pour l'atL11querle la citadelle, dans laq11elle une batlerie de mortiers et d'obusiers avait déjà jeté un grand nombre de prOJPCtiles creux. La !lotte anglo-française, embossée à une petite distance, e11voyait aussi c0ntre llomarsund le feu de quatre v<risseaux. Le Léopard, monté par l'amiral Cliads, tirait avec des pièces dont le boulet plein de ,1'20 livre:;faisa1téclater le granit. D;rns la nuit du 15 au i\ti, la batterie de brè– che !'ut piète; elleéLailà s80mètresseu– lement uu corps de place et armée de pièces de 30 empruntées à la rnari11e. L'ile de PresLo, défendue pnr un ouvrage, avait été occupée. L'ennemi était uin~i bloqué; ses murailles démantt-lées sem– blaient au moment de s'écrouler; les bombes, les obus pleuvaient sur lui; les vaisseaux .\ui lâchaient à ehuque bordée cent vmgt boulets. A midi, où allait don– ner le signal de rass;rnt, lorsq11e le gou– verneur de Bomarsund, le général Bu– disco, fit savoir qu'il se rendait sans con– ditions. Le colonel Gouyon, chef d'état- major de l'armée de terre, et les aides de camp des deux amiraux pénétrèrent . clans la citadelle; ils y firent entrer le co lonel Suau, du '2° léger qui étnit de tranchée ave1· un bataillon de son régi– ment, et quelques compagnies du 1 '2• chasseurs. La garnison prisonnière de guerre dé– fila devant les troupes victorieuses. Elle éLait forte, avons-nous dit, de deux mille quatre cents hommes. L'armée expédi– lionnaire s'empara -de cent trente-neuf pièces d'arti\lr.rie qui formaient la dé– fense de la ciladelle; quarante-six avaient été prises dans les tours. On trouva un grand approvisionnement de poudres, de projectiles, d'armes et d'outils. Divisée entre l'escadre ar1glaisc et l'es– cadre française, la garnison de Bomar– s11nd fut embarquée immédiatement. Mille prisonniers environ avec le général Bodisco, ont été conduits en Fr<lnce. On fit. sauter les fortifications de la place d'A– land, et l'nl'mée expéditionnaire ayant accompli ainsi la mission que lui ava it . donnée !'Empereur, se rembarqua pour revoir le sol de la patrie, prête il une se– conde campagne si la Frai:1ce l'appelle de nouveau à la défense de son honneur. VII. - SÉBASTOPOL. Cent un coup de canons furent tirés à P;1ris à la nouvelle de la prise de Bomar– sund, et l'Empe:reur adressa de Biarilz, le 'iO aoùt, a l'armée d'Orient la procla– mation suivante : http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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