Almanach de Napoléon pour 1855

70 HISTOIRE part et des approvisionnements pour plus d'une année. Ce fut le 8 août 1854, à trois heures. du matin, que les escadres anglo-fran– çaises et les navires transportant le corps expéditionnaire arrivés sur les points dé– signés pour le délJarquemen t, purent commencer cette grande opération . A neuf heures , deux mille hommes d'in– fanterie de marine franca ise et neuf cent~ AnQ,lais, sous le comm"andement du gé– néral lfarry Jones, le 12•.de chasseurs à pied , le 2• d' infante.rie légère, le 3\ le -1.3e et le 5'I e de ligne occupaient la baie de Tranvik, une plaQ,e située au snd– ouest de cette baie et le mouillage du Halta. Ce fut en vain que l'ennemi , qui avait préparé des batteries de côtes , es– saya de s'opposer au triple déba rque– ment. Le feu de la marine les força à s'é– loigner, laissant leurs canons au pou voir des Anglo-Français. Sans prendre de re– pos, les trou·pes se mirent en marche pour reconnaître les approches des trois tours et de la place de Bomarsund. Il fut décidé que la tour du sud serait attaquée la première.Cette tour, ainsi que les deux autres , avait un diamètre de 30 mètres. Deux ~tages à l'épreuve de la bombe étaient percés chacun de qua– torze embrasures. Au-dessus des voûtes à l'épreuve, se trouvait une toiture dti zinc , percée de lucarnes paJ lesquelles les tirailleurs finlandais, armés de cara– bines à tige, pouvaient plonger au loin dans la campagne. Le parement extérieur des tours , comme celui de la citadelle, était composé de blocs de granit de forme pentagonale, .dont les joints donnaient à la maçonnerie l'aspect d'une mosaïque. Dans la nui t du H au 12, le général Niel, le lieulenant-colonel d'arti llerie Ro– chebouet et le général anglais Harry– Jones, fire11télever une batterie de quatre pièces de 16 et de quatre mortiers. L'en– nemi dirigea un feu très-vif sur ce poin t, distant de la to11r de 550 mètrrs. Mais les chasseurs de Vincennes s'étan t rappro– chés de la place,s'13mbusquèrentdemère un épaulement et portèrent leurs coups avec tunt de justesse, que les tirailleurs russes. fr~ppés dan~ leu rs caserna les par les bulles frança isrs, durent ralen.tir le feu; clrnque arLilleur qui paraissait aux embrasures était un homme mort. La justesse du tir des chasse1ll's de Vincen– nes, à une dislance de 600 mètres, fut ' pou r les Anglais 11n sujet d"admiration. Dans la journée du 13, la batterie de quatre pièces de seize et do quatre mor– tiers battit en brèche la to11r du sud. Jusqu'à midi l'avant<Jge semblait ètre acqu is aux Russes; mais à partir de ce moment on put prévoir leur prochaine défaite. L<>s embrasu res étaient à peu près détruites; les parements de lit tour étaient disjoints; la toiture, criblée de boi11bes, s'effondrait. A neuf heures du soir , le commandant russe arbora le drapeau blanc. Une suspension d«Hrnes d'une heure lui fut accordée; mais comme Ofl ne put s'entendre, le feu r0commença et éteignit celui de la tour. Lo lendemain , 14 juillet , les marins a11glais qui ser- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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