Almanach de Napoléon pour 1855

• HE LA GUEIU\E n'OlllENT. 47 la route d'Andrinople. Les Turcs le tin– rent rPnfermé, cependant, dans les ma– rais pes1ilentiels de la Dubroutsclrn jus– qu'aux premiers mois de 177 .1, l'épui:;ant par dPS escarmouches continuelles ·et lui faisant éprouver des pertes irrépara– bles. Au mois de mai 1774, le feld-ma– réchal Romanzoff ne disposait plus que d'un effectif de 30 à 35,000 hommes; ses hôpitaux étairnt encombrés de ma– lades. L'armée ottomane comptait, en ce moment, 100,000 hommes concentrés autour de Routkchouk, de ~ilistrie et de Schumla. Tont µrésageait au Sultan une vir.toire éclatante, lorsque la trahison du grand vizir, acheté par l'or russe_, ruina toutes ses espérances. En quelques se– maines cette belle armée, livrée à l'indis– cipline, se débanda; B,000 mille hom– mes à peine restèrent sous les drapeaux, et la l'orle, pour échapper à ·un grand désastre, fut. forcée. d'acceplPr la paix de Kainardji, signi>e le 21 juillet 1774. l?ar ce traité, Catherine Il obtint ln libre navigation de la mer Noire et dPs Oar– danéllés, lacessior) de Kembu'ra: d'Azoff, de lenikali, de Kertch et de tout son territ1Jire. Le traité qe Kainardji ne pouvait sa– tisfaire longtPmps l'ambit.iofJ de la Rus- . sie.Elle pro6ta dPS troubles des provincr>s grecques, en 4786, pour encourager !'in-· s.nrrection des sujets du Grand Sultan, et pour provoquer la Turqure CatberinP II enjoignit en mi\me lemps allx navires russes qui passaient µar le Bosphore, de se soustraire au droit de visite que le divan s'était expressément réservé, et elle refusa avec hauteur de répo11dre aux explications qui lui furent demandées. La ~uerre fut déclarée le 18 août 1787. Potemkin et Souvaroff entrèrent immé– diatement en campagne. Attaquée à la fois sur le Haut· Danube et sur le Pruth, la Tnrquie se défendit vaillamment; niais la vén<ilité et la trahi– son de quelques pachas lui firent per– dre de nouve<.1u tout le frnitdes avantages qu'elle-devait à sa v;-lleur hérnïq11e. Les places de Bender, d'Ackerman, de Ki lia, d'lsatcha furent vendues aux Russes par leurs gouverneurs. Puis la -guerre se µro– lungPa pendant trois années, sanglante, terrible, entre le Prutb, le Dnieper et le Danube. Elle eut des épisodes inouïs de barbarie, el ce ne furent pas les Îlll'CS qui en donnèrent le sr1ectacle à l'Europe épouvantée. Isma'il fut emporlë d'<1ssaut par Souvaroff; les Russes massacrèrent tonte la population. Vers i<J fin de l'année 1791!, les deux puissanc~'S belligérantes étaient complé – témentépui,-ées. L'Angleterre et la Prusse s'interposèrent pour opérer le rt'lahlisse– ment de la paix, qui fut signée le 9 jan– vier 1i92, à Yassy, en i\loldavie,. Aux termes du traité qui meth1it fin à la cin– quième agression ·de la Russie, celle-ci porta ~e,; frontières sur le Dnieprr; la possession de la Crimée, de l'île de Ta– man et de toute la rive droite du K' ·uban lui était assurée. Ce rut à la suite de la paix de Yassy que Catherine, pour éten– dre sa domination sut· la mer Noire, créa http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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