Almanach de Napoléon pour 1855

!JE LA l\AGll. le bord et Io fond do la plaie, et, s'il y a des lambeaux, les retranr,her. On pro– cède ensuite à la cautérisation de la plaie. Celte cautérisation se fera avec un fer rougi à blanc , le. manche d'une pelle ou tout autre instrument; si la plaie est large et superficielle, il faut brûler exac– tement et profondément toute la surface de la plaie, et même fendre en plusieurs endroits la partie cnrbonisée, et brûler de nou veau pour faire pénétrer· plùs avant l'action du feu. A défaut de fer ronge, il ne faudrait pas hésiter à employer· de la poudre à tirer, de l'omadou, du linge mème, que l'on ferait brûler sur la plaie. Si la plaie est profonde, étroite ou voi– sine d'organes importants, il faut em· ployer, do préférence au fer rouge, du beurre d'antimoine ou de la chaux ·vive. Il faut brûler entièrement toute la plaie: si les lèvres ou les paupières ont été mordues, porter le caustique dans l'intérieur de la bouche, sur I'œil même s'il le faut. li faut se bien persuader que le seul préservatif efficace c'est la cauté– risation de la plaie, et craindre toujours de laisser échapper un seul point à l'ac– tion du caustique : ce pqint échappé, on n'a rien fait, et la rage peut se dévelop– per. Si la morsure est déjà cicatrisée, il sera ·prudent de fendre ou même d'enlever la cicalrice et de cautériser profondément; après la cautérisation il sera toujours utile de faire suppurer longtemps la plaie, même do l'exciter avec de la poudre do cantharides, l'emplâtre vésicatoire, etc. Les moyens que nous venons d'énu– mérer doivent et peuvent toujours être employés. JI faut y avoir recours, si l'on peut, immédiatement après la blessure , en attendant l'arrivée d'un homme de l'art qu'il .faudra se hâter-de mander. Celui-ci, s'il juge que la cautérisation a été imuffisante ou que l'amputation mèrne est nécessaire, aura souvent à rencontrer la plus vive opposition de la part du malade ou de sa famille. Il lui faudra lutter contre la superstition et l'ignorance. · Il ne manqu era pas de gens qui vien– dront proposer les reliques de saint Hu– bert, les clefs de saint llàch, des excré– ments rie coucou, de chèvre, de renard, du sel de chien enragé, e:c., et autres re– mèd es héroïqu es. !\lais des milliers de remèdes plus sé– rieux, proposés pour la rage, aucun n'a pu trouver grâce devant l'observation. Il n'y a qu'un seul spéciflque efficace, in– faillib!e même s'il est employé compléte– ment à temps : c'est la destruction par le fer, le feu ou les caustiques, des chairs imprégnées de la bave empoisonnée. Rien ne peut y suppléer, est-ce à dire cepen– dant qu'il faille proscrire l'emploi de tout autre remède. Non, nous savons quelle est l'influence des alfoctions morales sur l'invasion de la rage, tel moyen réputé spécifique s'il rend au malade confiance et tranquillité d'esprit, aura, à ce point de vue, une utilité inconteotable, http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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