Almanach de Napoléon pour 1855

DE LA RAGE. mais seulement difficulté en les avalant. Une soif vive tourmenter.es infortunés, et ils ne peuvent la satisfa ire. Une cha– leur in térieure, une ardeur brùlante les dévore, alte ne uvec le frisson déterminé par la vue des liquid es. Le second jour de la rage les malades commencent à cracher, ou plutôt à crachoter, par dPS expectora– tions promptes et fortes , nécessaires pour détacher la sa live gluante et écumeuse qui s'attache au gosier. · Vers la An de la ma ladie, la bave, mal chassée par une respiration convulsive, violente, se répand sur les lèvres et.coule hors de la bouche. En même temps l'a– nimation des sens et dr l'intelligence qui se fai t remarquer dans la première pé– riorle augmente notablement : les yeux , brillants, étincelants, ne se ferment plus; la lum ière, les couleurs vives, les im– pressionnent ; ils cherchent l'obscurité; l'ouïe missi est très·fine. Les rnaladf's montrent souvent une intelligence , un e sensibilitr extraordin aire, et presque tou– jours loi n de chercher à mordre, remer– cient avec reconna issance les pe"rsonnes qui les soignent. D'au trn~ fois le malade exhale des plai ntes, il est en proie à une terreur continuelle, qui a -peut-être sa source dans l'erreur, qui leur fa it croire qu e ceux dont ils reçoivent les soins ont pour mission de hâter leur mort. L'envi e de mordre qni re.nd si redou– table l'approche des malheureux atteints de la rage est très-rare, et n'est qu'un effet de la manière dont sont fra ppés certains malades qui ont conscience de leur état. Presque toujours, dans ces cas , lorsque l'envif de mordre s·e fait sentir, le ma– lade en avertit les personnes qui l'entou– rent. Le délire et les convulsions n'appa– raissent d'ordinaire qu'à l'approche du terme fata l Be la maladie. Rarement le cl.élire est furieux ; ma is les convulsions acquièren t quelquefois une telle force, qu'elles brisent les cordes qui retiennent le malade , ce que ne pourraient faire souvent plusieurs hommes vigoureux. Enfin, à mesure que la malad ie avance, et la mDrche en est généralement rapide, la vDix s'a lt ère, devient rauque , s'affai– blit, s'étein t; la poitrine est comme ser– rée dans un ét au ; la respiration, de plus en plus entrecoupée , s'embarrasse; le malade perd connaissance; la bave se répand su r ses lèvres ; le pouls devient fllibl e; le corps se recouvre d'une sueur fétide, et tan tôt la mort arrive au milieu d'un accès convu lsif , tantôt les malades s'éteignent peu à peu, sans agonie, ordi– nairement le second ou le tr_oisième jour de la rage confi rmée. Le caractère réellement essentiel de la rage, c'est, aYons-nous dit , son ori– gine, sa cause, l'inoculation du virns. En effet, le signe'leplus import ant, l'horreu r de l'eau ( hydrophobie ) , peut manquer dans certains cas de rage confirmée; et , d'autre part, dans certaines maladies dif– fé rentes de la rage on- peut ob,erver un ensemble de sympt nnies semblables. Dans tous ces ras, l'absence d'une bles– sure et surtout d'une morsu re anté- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr Corpus | Trésor de la médiathèque

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