Léon Chaudanson : Scènes de la vie marocaine

Le Tabbel tambour est en charge de réveiller les jeûneurs apres le premier coup de canon du malin. Le canon de ramadan On utilise à cet effet un canon vestige du vieux Maroc. Le « Toubji » (canonnier) est paye par le service des Habous. Au bureau du Nadhir des Habous (contrôleur des fondations pieuses) Quelques jours avant le début du Ramadan tous les candidats à une fond ion spéciale pour celle période (Tabbels, Z mou L Toubji) viennent se faire inscrire chez le nadhir et retirer au magasin du service des Habous les instruments qu'il leur faut. I^e nadhir leur indique le montant de la rétribution allouée (env iron 100 fr. pour le mois). Le Tabbel (tambour) fait sa tournée rapidement dans le quartier qui lui est assigné. 11 est tout dévoué aux musulmans dont la générosité est connue. Le Tabbel fait la quête Il reçoit de l ’ argent ou des vivres. En échange il offre des petites aubades (en attendant) et il ne manque pas de souhaiter « bonne fête et à l'an prochain s ’ il plaît à Dieu ». Le « Zatout » ou « Neffir » (trompe) qui se fait entendre du haut du minaret. Un musulman pieux égrenant son chapelet et portant son tapis en feutre pour la prière afin de s ’ isoler du sol impur. Le « Qyam » Le fidèle s'oriente, s ’ isole de toute souillure du sol, et limite son enceinte sacrée avec son tapis de prière « Sejjada » Le fabriquant de beignets Pendant le mois de Ramadan la fabrication des beignets à l ’ huile au petit déjeuner matinal est remplacée par celle de gâteaux au miel qui seront débités dans le courant de la nuit. Les gâteaux encore chauds sont plongés dans un miel dont ils se saturent. « Lila kebira » la grande nuit du 27 e jour de Ramadan. Cette nuit-là les fidèles visitent les mosquées et y prient longuement. Les femmes visitent également les mosquées et les sanctuaires où l'on fait allumer des bougies. I xîs rues de la « médina » (ville indigène) présentent une grande animation. Le « takbir » Le fidèle commence la prière en récitant le takbir de sacralisation « allah est grand » Le «jouions ettahia » pendant lequel le fidèle prononce la formule du salut à allah. Obligatoire après 2 rekas et à la fin rie la prière, elle est accompagnée de lachahhoud (serment). Avant de commencer la prière Le « Roukoua » le fidèle se met en étal de pureté rituelle par une ablution « oudou » du visage, des mains et des bras jusqu'au coude, ensuite des pieds y compris la cheville. Le vendredi une ablution complète est nécessaire avant la prière du Midi. ou inclinaison est le premier mouvement dans la prière. Le fidèle incline son corps en prononçant un takbir. Le « soujoud » (prosternation) est le point culminant de la prière qui paraît correspondre à l'élévation de la messe. Le joueur de la « raîta » charme les nuits du mois de ramadan par des concerts donnés en haut des minarets des mosquées. « Lila kebira » La grande nuit du 27 e jour de Ramadan. Il s ’ agit d'amadouer par des fumigations de benjoin les « jnoun ». Démons en liberté ce jour seulement pendant tout le mois de Ramadan. La cuisine est l ’ objet de soins minutieux. La grande prière de l'Aïd esseghir » Les fidèles d ’ une ville se réunissent devant la Msalla (autel champêtre) et font la prière sous la direction d ’ un imam qui peut être de condition humble mais doit jouir d'un grand renom de science et de piété. L'installation matérielle de ce lieu doit écarter les dangers de nullité de la Prière. Un « khotba » (sermon) exposé d'une formule générale et d'exhortations pieuses où s'exerce l ’ éloquence du « khatib » (prédicateur) est prononcée par l ’ imam, la cérémonie finie les fidèles échangent des souhaits de bonne fête. La quête du « Zatout » ou « neffir » Outre le salaire qu ’ il reçoit du nadhir des Habous, le zatoul fait 4 quêtes durant le mois de Ramadan. Il est toujours suivi des enfants du quartier qui espèrent toujours pouvoir avoir l ’ occasion d ’ essayer la puissance de leur souffle. Ici le zatout plonge sa trompe dans un bol d'eau. Après avoir joué on fera boire cette eau aux jeunes enfants en retard pour parler. Le « doua » Illumination Récitation d ’ invocations et de versets du Coran accompagnées de prières personnelles. Ces prières sont aussi faite lors du « soujoud ». Fin du « doua » Le « doua » terminé, le fidèle prononce la formule du salut qui est une formule de désacralisation. Il peut dès lors vaquer à ses occupations. des mosquées La nuit <pii marque la fin du jeûne est une nuit d ’ allégresse. Les mosquées sont brillamment illuminées. Aujourd'hui l'électricité permet une riche illumination. Autrefois on illuminait les minarets au moyen de veilleuses de calibres différents.

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