A. Hanoteau : Essai de grammaire kabyle : renfermant les principes du langage parlé par les populations du versant nord du Jurjura et spécialement par les Igaouaouen ou zouaoua||suivi de notes et d'une notice sur quelques inscriptions en caractères dits Tifinar' et en langue Tamacher't

mettre au pluriel après dix, et à partir de onze on les fait précéder de Tune des prépositions du génitif; ainsi, 1on dit: thletha, arbâa, etc., âchera irgazen . Trois, quatre, etc., dix hommes. thletha, arbâa, âchera thoulaouin. Trois, quatre, dix femmes, Mais on dira : ah’dach , elhnach, àcherin g irgazen . Onze, douze, vingt d’hommes. ah’dach, elhnach , dcherin en toulaouin. Onze, douze, vingt de femmes. âcherin b ouakraren . Vingt de moutons. Pour trouver la raison de cette anomalie, il faut recourir à Tancienne numération berbère, conservée chez quelques peuples, les Beni Mzab, par exemple. On voit, en effet, que dans cette numération, dix se dit meraou pour le masculin, et meraout pour le-féminin, c’est-à-dire une dizaine ; vingt se dit : senet ternerouin, c’est-à-dire deux dizaines ; trente, charet ternerouin, c'est-à-dire trois dizaines ; trente-deux , charet ternerouin de sen, c'est-à-dire trois dizaines et deux, et ainsi de suite. De même, cent se dit : touinest, c'est-à-dire une centaine ; deux cents, senet tournas, c’est-à-dire deux centaines ; trois cents, charet touinas, c’est-à-dire trois centaines, et ainsi de suite. Les noms de dizaines et de centaines conservent donc, dans le système de numération-, leur propriété de sub­ stantifs, puisqu'ils se mettent au pluriel. Ils doivent conséquemment régir, au génitif, les sub­ stantifs qui les suivenl. C'est, en effet, ce qui arrive dans la numération des Beni Mzab, que nous donnons plus loin. http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16354 FR] Corpus | Langues

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=