Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

44 MAWERDI II faut en outre qu'il réalise une condition qui n'est pas demandée à l'imâm, c'est-à-dire qu'il soit d'entre les gens capables dans le double domaine qui lui est confié, la guerre et l'impôt, qu'il en ait l'expérience et en connaisse les détails, vu qu'il a tantôt à s'en occuper en personne, tantôt à s'y faire remplacer: or il ne peut se faire remplacer par des gens capa– bles que si lui-rnêlne est du nombre, et il ne peut agir person– nellement s'il leur est inférieur. Cette condition est le pivot du vizirat, et c'est de son existence que résulte la bonne marche de l'administration. On raconte que, à propos du choix d"un vizir, EI-Ma'moûn a écrit ce que voici: « Je demande pOlIr lui confier mes affaires un homme en qui se trouvent réunies les qualités de vertu, de retenue dans les mœl1rs, de droiture dans les procédés; que l'éducation ait épuré et l'expérience fortifié; qui gère les affaires secrètes dont il reçoit la confidence et se mette aux affaires les plus graves dont le soin lui est remis; dont la langue soit retenue par l'indulgence et déliée par la connaissance, à qui un clin d'œil suffise, pour qui un regard à la dérobée soit assez; qui ait l'ardeur du militaire et le calme du sage, l'humilité du savant et l'acuité d'intelligence du juriste; qui sache recon– naître un bienfait et opposer la constance aux épreuves de la mauvaise fortune; [35] qui ne vende pas son lot du jour pré– sent pour acheter un échec du lendemain; qui s'asservisse les cœurs par l'habileté de sa parole et la beauté de son élégante exposition. » Un poète a réuni ces qualités et les a condensées dans une poésie où il les attribue à un vizir qui servait sous les Abbassides (Wâfi1'J Alors que tout le monde hésite, ses solutions improvlsees ou réfléchies, son t égalemen t bonnes; il se montre toujours le plus résolu le jour où delnandeur et donneur de conseils restent iLnpuissants; son cœur se dilate au moment où le souci étreint tous les cœurs. textes et des procédés d'argumentation pour que le vizir puisse, éventuelle– ment, solutionner les questions pour lesquelles les précédents font défaut. Cette acception est d'ailleurs fréquente. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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