Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

CHAPITRE II Collation du vizirat Il Y a deux espèces de vizirat, celui de délégation et celui d'exécution (1). Le premier est celui où l'imâm confie à quelqu'un la charge d'administrer les affaires d'après son propre jugement et de les mener, par son effort personnel, à bonne fin. Rien ne s'oppose à ce que cela puisse se faire, car Allâh, rapportant les paroles de so'n prophète Moïse, a dit: « Donne-moi [34] un vizir de fila famille; mon frère Hâroûn, par qui tu me fortifieras et que tu associeras à mon œuvre» (Koran, xx, 30-33). Si cela est licite pour le prophétat, à plus forte raison pour l'imâmat; et d'ailleurs l'administration de la nation qui est confiée à l'imâm ne peut être exercée par lui tout entière et sans qu'il se fasse suppléer. En outre, la lieutenance d'un vizir associé à l'admi– nistration vaut mieux pour l'expédition des affaires que si l'imâm seul s'en occupait, car celui-ci trouve en celui-là quel– qu'un qui le met en garde contre soi-même et le couvre vis-à-vis des autres (2), de sorte qu'il est moins exposé aux erreurs et mieux garanti contre les désordres. Pour être apte à recevoir l'investiture de ce vizirat, les condi– tions à réunir sont les mêmes que pour l'imâ,mat, sauf en ce qui a trait au lignage: le vizir a en effet à sanctionner les opinions et à mettre à exécution les résultats obtenus par la recherche indépendante, idjtihfid (3), et on doit exiger de lui les qualités du mod;ftehid. (1) On retrouve la luême distinction dans les Prolégomènes, II, 9. (2) Je lis, avec A, üH l~-, t>..4H W ~ . (3) Cela ne peut certainement s'entendre de l'idjtihâd du degré supérieur et dont l'a utorité s'impose à tous, mais d'une connaissance suffisante des e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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