Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

CHAPITRE XVIII De l'institution du di'VVân et des règles le concernant Le dîwân a pour mission de conserver le souvenir de ce qui a trait aux droits souverains en fait de finances et de propriétés et de ceux qui, militaires ou fonctionnaires, ont à les gérer. De l'origine de ce nom [344J il Y a deux explications. D'après l'une, Kesra, regardant un jour les scribes de son dîwân et les voyant en train de s'entendre pour dresser des comptes, s'écria « dîwâ'neh », c'est-à-dire [en arabe] « ils sont fous», et l'endroit où ils se tenaient prit cette dénomination; puis l'usage fré– quent de ce mot fit tomber la terminaison finale, et le mot dîtvân fut désormais employé. D'après la seconde explication, dîwdJt est ]e pluriel persan équivalant à démons, et les scribes furent ainsi appelés à raison de leur habileté en affaires, de leur connaissance(1) de ce qui est soit public soit secret, et de l'art qu'ils ont de réunir ce qui est isolé et séparé; le lieu où ils siégeaient prit ensuite leur nom et fut appelé dîwéttt(2). Celui qui institua le dîwân à l'époque islamique fut 'Omar ben el-Khattâb, mais on n'est pas d'accord sur le motif qui l'y poussa. D'après un premier récit, Aboû HOre)Tra lui apportant du Bal).reyn une certaine somme, 'Omar lui demanda ce qu'il versait: « Cinq cent mille dirhems », répondit l'autre. 'Omar, trouvant ce chiffre bien élevé, lui répondit: « Sais-tu bien ce (1) Lisez avec A ~\ ~ ~~-'-;;-'-' . (2) A peine est-il utile de relever l'inanité de ces étymologies à rarabe, qui consistent toujours en calembours approximatifs. Le mot « divan ou diwAn» est d'origine persane et signifie « livre, ,registre»; on peut voir d'ailleurs là-dessus van Berchem, Propriété territoriale, p. 45 n. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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