Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

388 MAWERDI d'EI-Bakî', déclara que « il n'y a de réserve que pour Allâh et son Apptre » ; - d'après la secollde, les Imâms ont pu valablelnent le faire après , le Prophète, tout comme l'a fait celui-ci, [323j vu qu'il l'a fait, non pour lui-Inême, mais en vue de l'intérêt général des rnusulmans (1), et que ceux qui 1'ont remplacé peuvent aussi le faire dans l'intérêt général. Aboû Bel{r contitua une réserve à Er-Rabadha (2) au profit des béné– ficiaires de la dîll1e (3), et en confia le soin à son client Aboû Selâma (4); 'Omar fit de Serif (5) ce qu'avait fait Aboû Bekr d'Er-Rabadha, et il préposa à cette localité son client Honayy (6), à qui il parla ainsi: « Montre-toi coulant à l'égard des gens, et garde-toi de l'appel de l'opprimé, car cet appel reçoit satis– faction, donne libre accès au propriétaire de quelques cha– meaux ou de quelques moutons; mais gare aux bestiallX d'['Othmân] Ibn 'Affân et d'['Abd er-Rablnân] Ibn 'Awf, qui, leurs bêtes venant à périr, ont recours (7) à leurs dattiers et à leurs produits agricoles! Mais celui qui n'a que quelques cha– meaux ou quelques mOlltollS vient à moi avec ses enfants en me criant: Prince des Croyants, puis-je donc les laisser? - Quant à moi, sache bien, misérable! que les pâturages valent moins à files yeux que l'or et rargent. J'en atteste Celui qui a (1) Lisez avec A, M et P, ~~.b\ êJ~~\ . (2) Bourgade à trois milles de Médine, dans la direction du Hedjâz (Meraçid); cf. C. de Peroeval, III, 353, et Bekri, p. 395, qui fournit de nombreux: détails. (3) Texte ~91..À.;.aJ \ JJb \ ; on trou ve mainte fois aussi - par exemple Bekri, 395 et 626 - ~_~I..À~\ J-.?\ « les chameaux [provenant] du prélèvement de la dîme»; cf. p. 400. (4) On lit « Aboû Osâma » dans A et L; ce nom ne figure sous aucune de ces deux formes dans la liste des clients d'Aboû Bekr donnée par le Ma'ârif, p. 88. D'après Ibn el-Athîr (II, 410), Rabadha fut constitué en réserve par ·Omar en l'an 16; et cf. Merâçid, l, 323. C'est à 'Omar que Bekri (p. 395 et 773, of. 626) attribue la mise en réserve tant de Rabadha que de Serif. (5) A donne également cette orthographe, mais on peut lire aussi ( Cheref » (Merâçid, II, 26 et 103; Moschtarik, 272; Bekri, 395). Serif est à quelques milles de la Mekke. (6) Ainsi qu'il est fait par Ibn el-Athîr (suprà, n. 4), c'est à Rabadha que le nom d"Ûmar est rattaché par Belâdhori, p. 8, qui ne connaît pas le nom de Honayy, mais qui reproduit, avec quelques variantes de forme et de fond, les reoommandations adressées à ce dernier) dont il est parlé par Ibn Koteyba, Ma'ârij, p. 95, et par Nawawi, p. 611. (7) Lisez L~y~. , forme correote qui ne se trouve que dans BelBdhori. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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