Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

396 MAWERDI nul n'y a droit, sauf le cas de celui que le manque de boisson réduit à l'extrémité. S'il en a en surcroît et qu'il veuille en pro– fiter pour ' vivifier une terre morte, il a un droit supérieur pour l'employer à irriguer celle-ci; s'il ne consacre pas (1) cet excé– dent à la vivification d'une terre morte, il doit en faire don aux propriétaires de bétail, non aux cultivateurs, ainsi qu'il en est pour l'eau de puits qui est en surcroît; il peut réclamer la contre– partie de son eau aux cultivateurs, mais il ne le peut vis– à-vis des pasteurs. Celui qui, dans la campagne, creuse un puits et en devient ainsi propriétaire, ou qui y fait jaillir une source, peut vendre l'un ou l'autre et en percevoir légalement le prix. D'après Sa 'îd ben el-Mosayyeb et Ibn Aboû Dhi'b (2), la vente ne lui en est pas permise et la perception du prix lui est interdite. [322J D'après 'Omar ben 'Abd el-'AzÎz et Aboû'z-Zinâd (3), la vente du puits dont l'acquisition est recherchée (4) est permise, elle ne l'est pas pour raison d'émjgration (5) ; et dans ce dernier cas c'est le plllS proche [voisin ?] de l'érnigrant qui a le plus de droit à l'obtenir mais sans rien payer; si ensuite l'émi– grant (6) revient au lieu qu'il a quitté, son droit de propriétaire renaît (7). / (1) Lisez a vec A 2S:; r~ .. ct-- J . (2) Ce traditionniste, souvenl cité, s'appelle Mo1;lammed ben 'Abd er-Ra:Q.mân (Ma'âr(f, p. 244) ; son nom est écrit « Ibn Aboû Dho'eyb » par Nawa\vi, p. 783 . (3) A et B' donnent encore ici l'orthographe exacte. (4) L'expression arabe ~~ y-l , d'un usage assez fréq~ent dans les textes, est ainsi entendue de nos jours et s'emploie pour indiquer qu'il y a concur– rence d'amateurs. Kremer traduit « nm Geld dafür zu erhalten ». (5) Je lis avec A >)l-d:- ' et cf. Yahya ben Adam, p. 75, 1. 18. (6) Je lis avec A J,L.+\ . (7) Sur toutes ces questions d'usage, de vente et de propriété de l'eau des diverses provenances, voir également Aboû Yoûsof, Kitâb el-kharâdj, pp. 54 sq. Il n'en a pas été tiré parti dans Le régime légal des eauœ chez les Arabes par V. Chauvin (Liége, 1899, 16 pp.), qui n'est guère autr e chose que l'exposé des règles figurant dans Mâwerdi. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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