Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

240 MAWERDI de caractère obligatoire, de sorte que ce n'est pas à eux seuls de }' en distraire et que, s'ils le font, leur opération est inopé– rante ; il a, d'après d'autres, le caractère recommandé et e~t une manifestation d'obéissance, de sorte que, s'ils y. procedent seuls, leur opération est dûment valable, Mais dans l'une comme dans l'autre opinion, le fonctionnaire en exige, en cas de refus, le paiement par la force, ainsi que le fit Aboû Bekr [196J e~-Çiddîk à l'égard des récalcitrants (1), car leur refus d'obéir à des dépositaires de l'autorité, alors que ceux-ci sont justes, les constitue en état de rébellion. Cependant Aboû ijanîfa défend d'employer la force contre eux alors qu'ils con– sentent à distraire eux-mêmes de leurs biens le montant de la zekât. Les conditions reqllises de celui qui doit remplir cette charge sont qu'il soit de condition libre, musulman, juste et connais– sant, s'il est fonctio~naire de délégation , les règles de la zekât; mais s'il est fonctionnaire d'exécution, et que l'imâm lui ait fixé le montant (2) de ce qu'il doit percevoir, il· peut n'être pas au courant de ces règles. Celui-là peut valablement en être chargé.à qui, parce qu'il est membre de la famille dll Prophète, toute participation dans le produit de la zekât est interdite, mais sa rémunération est alors imputée sur la part consacrée aux œuvres d'utilité publique. Le fonctionnaire ainsi investi peut l'être en l'une ou l'autre de trois qualités: A. Il est chargé de la perception et de la répar– tition (3) du produit, et alors il réunit un double pouvoir, ainsi qlle nous l'exposerons; B. Il est chargé de la perception, et la répartition (4) lui est interdite: alors ses soins portent unique– ment sur la perception, et la répartition est un acte qui lui est défendu. Lorsque celui qui a charge de l~une et l'autre opéra- (1) Cela fait probablement allusion aux révoltes qui éolatèrent au len– demain de l'avènement d'Aboü Bekr et furent provoquées surtout par le désir d'échapper au paîment de la zekât (C. de Perceval, III, 344; Weil., l, 12). Cf. suprà, p. 115. (2) Lisez rLA'i\ ~~ ~ avec B; A porte ~--L.; . (3) Lisez ~~-' avec A, B et M. (4) Lisez U.::l"-<)o ... ..i a veo A et B. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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