Jean-Louis Brunet : Le parfait notaire apostolique et procureur des officialités contenant les règles et les formules de toute sorte d'actes ecclésiastiques

' • 650 DE LA BiATIFICATION ET CANON. L'on avoit d'abord poufië la delicateffe dans l'eglife à n'ho– norer comme faints que les fe uls martys . On etoit en effet bien affi1ré que ceux-là et oient faints' & qu' ils étoient dans le ciel : ils etoien t inorts con1 battan..ts pour la foi ) pouvait-on douter qu'ils ne fuffent n1orts dans la chari te , & dans l a charité la plus parfaite , puifque Jefus- Chrifi affure que ,11zajore1n clzarita– tenz 1ze11to h.abet , ut anùna1n _foa1n ponat quis pro a1nic~s Jùis ? Auffi fa int Auguflin nous affure que c'eH faire injure à un n1artyr que de rrier pour lui . IvI ::c is quelque grande que fût cette fûrete ·, elle n'avait lieu que pour les Yrais n1artyrs, & de combien de faux martyrs le t1emon n'a- t-i l pas d.ché d'i nt roduire le culte dans l'eglife dès Jes premiers fiecl es. 11 falloir donc , pour ne pas expofor les fideles à honorer un reprouve ~omme un faint , que l'eglife connCtt des aétes , de la vie de celui que l'on lui propofoit con11ne martyr , & de la caufe qui lui avoit fait endurer les fup plices : car enfin 1nartyrenz fàcit non pœna , .fèd caufa. L'ey~men confiil:oit donc alors à difce rner. 1. Si le pretendu martyr éta it chrerien & catholique. Les hérétiques n'ont pas laiff~ d'avoir eu d es martyrs de leur feél:e , dont ils cherchoien t d'autan t plus à etendre le culte ' qu'ils croyoient à la faveur d e ce culte répandre plus faci lement leurs erreurs. z. Si le pretendu martyr etoit mort pour la foi, & fi c'étoit fa qualité de chretien qui eût ete la feule ' ou du moins la prin– cipale occafion de l'effufion de fon fang, & s'il n'y avait point eu d'autres crimes à punir dans le marty r, que la défobeiffance aux hommes pour demeurer fidele à Dieu. Ne1no vejlr[un, dit S. Pierre , Ep. l. 4. z j. patiatur ut liomicida, aut fur, aut male– dicus , aut alienoru11z appetitor _, fi aute1n ut chrijlianus non eru– bef:at. Nous ne pouvons douter que l'eglife n'ait pris toutes les me– fures nece!faires pour faire par fes pafieurs ce difcerneroent né– c effaire , puifque nous voyon s l'attention que l'on avoit dès les premiers fiecles pour recueillir les aéles d es martyrs> & pour difcerner les veritables d'avec les faux. · Ce jugement fe faifoit par l es évêques avec· leur f ynod.e , 0,u même par le concile provincial. Ainfi la canonifation qui étoit alors cet examen & ce jugement, fe faifoit ou par les évêques. avec le presbytere) ou par le concile de la province. Depuis on a canonife les confeffeurs. En effet , la devotion e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_19 (1)

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