Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

74 ~ A ~ LES EVEQUES DE FREJUS depuis les Maures. Un doculnent authentique nous permet d'affirmer que les Sarrasins commencèrent, au moins trente ans avant cette époque, leurs incursions. C'est l'inscription suivante trouvée à Saint-Maximin au tombeau de sainte Madeleine en 1279 : « L'an de la Nativité du Seigneur sept cent dix le sixième jour du mois de décembre, sous le règne d'Eudes, très-pieux roi de France, au temps des ralJages de la perfide nation des Sarrasins, ce corps de la très chèrp, et vénérée sainte Marie-Madeleine a été, par crainte de cette nation perfide) transféré très secrètement pendant la nuit, de son sépulcre d'albâtre, dans celui qui est de Inarbre, duquel on a retiré le corps de saint Sidoine, parce qu'il est i3i plus caché ». Nous n'avons pas le dessein de diseuter l'exactitude de cette date. Que des érudits aient lu, les uns l'an 716, d'autres l'an 700 sur le texte original, il n'en reste pas n10ins acquis à l'histoire que vingt ou trente ans, avant l'invasion de Mauronte, les Sar– rasins infestaient déjà cette partie de la Provence. L'église de Saint-Maximin n'était pas la seule à posséder des reliques insignes. Quoique moins illustres, le corps de saint Tropez., de sainte Maxime, de sétint Ausile étaient l'objet d'un culte spécial dans notre diocèse. Or, si dès les premières années du VIlle siècle, la crainte de la nation perfide des Sarrasins, avait porté le clergé de Saint-Maximin à mettre en lieu sûr le corps de sainte Madelèine, ne somlnes-nous pas autorisé à croire que les églises de notre dioeèse, qui possédaient des reliques pré<;ieuses, durent, au premier cri d'alarme, les mettre à l'abri de la profanation des Musulmans ~ Remarquons surtout e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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