Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

142 " A. " LES EVEQUES DE FREJUS à l'abbaye de Lérins de nouvelles libéralités; une autre, hors de son diocèse, assistant r,ornme témoin à une donation en faveur de Monttuajour. En 1085, Bertrand, cédant aux plaintes nombreuses de l'abbé et des luoines de Saint-Victor, délivre une nouvelle charte dans laqueHe il « leur rend, donne et concède les églises de otre– Dame de Pignans, l otl"e-Dame de Barjols, Notre-Dame la Daurade et Notre-Dame de Spéluque, ainsi que celles de la vallée de Carcès. Car nous avons reconnu, dit-il, que toutes ces églises sont tenues par des clercs irréligieux qui vivent cornme des séculiers » (1). En nous révélant les graves désordres qui régnaient dans certaines églises, ce docun1ent nous fait en même temps con– naitre combien furent tourmentées, à leur début, la fondation de la collégiale de Barjols et la reconstitution de celle de Pignans, à peu près contemporaine, sinon antérieure; elles ne revivront de leur vie régulière que sous l'épiscopat de Bérenger. C'est pour remédier aux abus signalés par les religieux de Saint– Victor qu'intervint la donation de Bertrand. Plus tard nous verrons son successeur recevoir, excepté pour Pignans, les mêmes plaintes; nous verrons aussi Montmajour entrer en lutte avec Lérins, la collégiale de Pignans avec Montmajour. Car à cette époque les compétitions étaient nombreuses et fréquents les conflits, que venait encore compliquer trop souvent l'immix– tion du pouvoir laïque dans les affaires du clergé. Quand un (~) Car/ul. de S. victor, ch. 600. Notre-Dame la Daurade ou la Lauzade était située au Luc, Notre-Dame de Spéluque à Montfort. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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