Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 105 Nous savons que Riculphe ne fut pas le successeur immédiat de son oncle Gonthaire. Entre l'oncle et le neveu il faut placer un autre évêque, dont un document certain nous a déjà signalé l'existence en 966. Le neveu de Teucinde et de Gonthaire monta sur le siège de saint Léonce dans la période comprise entre les années 966 et 974 (1); car nous voyons à cette dernière date Teucinde confirmer, en faveur de Montmajour, l'échange qu'elle avait fait en 949. Dans cet acte, Riculphe n'est plus l'humble clerc dont la signature semble se perdre au milieu de celle des autres témoins. C'est avant tous les signataires J même a vant le corn te Guillaume, qu'il souscri t la charte en ces termes: Riculphus episcopus voluit et consensit. La mort de Teucinde, qui lui avait réservé l'usufruit de tous ses biens qu'elle avait légués au monastère de Montmajour J vint considérablement augmenter le .patrimoine de Riculphe. Posses– seur d'une immense fortune, le généreux pontife jette alors un regard sur sa ville épiscopale: il voit avec douleur Hes monu– ments renversés J ses églises détruites, l'herbe croissant dans le saint lieu. Le diocè~e est à jamais délivré des hordes sarrasines, l'heure est venue de restaurer l'antique cité, de l'entourer de murailles, d'y rappeler les habitants dispersés. En vertu du droit de conquête, le comte Guillaume devenait le maître de toutes les terres dont les propriétaires restaient in– connus. Aussi ce fut à lui que s'adressèrent non 8eulement les monastères et les églises dépouillés de leurs biens, mais encore les seigneurs et les simples particuliers. Quand des différents (1) 974: est la Jate donnée par Je Gallia. De Chanteloup préfère celle dt' 977. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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