Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

104 1 A 1 LES EVEQUES-DE FREJUS venus se retirer près d'Arles, dans une île formée par les deux bras du Rhône, appelée Montmajour. Bientôt de nombreux disciples affiuèrent et il fallut songer à fonder une communauté. L'île appartenait à l'église d'Arles; elle était soumise à un cens qui était perçu par le prévôt (1), et le clergé de la ville ne voyait pas de bon œil la fondation de ce monastère. Ce fut alors que Teucinde, qui faisait toujours le plus noble usage des richesses dont Dieu l'avait comblée, intervint en faveur des !poines de Montmajour. Elle triompha de toutes les résistances en cédant au clergé d'Arles, en échange des champs stériles et des rochers arides dont il fit l'abandon, cinq riches et fertiles domaines. L'acte constatant cette libéralité fut dressé à Arles, aux nones d'octobre de l'an deuxième du règne de Conrod le Pacifique (949), en présence d'Israël, arcbevêque cl' Aix, de Gonthaire, évêque de Fréjus, et d'un grand nombre de témoins, parmi lesquels Rieul phe qui signe a vec la quaI i té de clerc: Riculfus clericus firmavi (2). Depuis ce jour les rapports les plus étroits s'établirent entre les moines de Montmajour et le futur évêque de Fréjus. Les religieux de ce monastère, disent les auteurs du Gallia, l-'ap– pellent un de leurs nourrissons, et ces historiens en concluent que Riculphe professai t la vie monastique dans le cloître de Montmajour, quand il fut élevé à l'épiscopat. (1) Ce prévôt était alors l'évêque de Fréjus, Gonthaire. (2) La charte est datée du règne de Conrad, « parce que, dit Girardin, DOS premiers comtes de Provence étant en quelque manière les feudataires de l'empereur d'Allemagne, et comme leurs vasseaux, dataient leurs chartes de leur empire; mais cette coutume s'abolit bientôt :t. (Histolre d, Fréjus, l, p. 213.) e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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