Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 101 haut fait d'armes à Guillaume, comte de Provence, la Chronique de la N ooalèse à Rotbold, son frère; de leur côté ~ les Actes de saint Beuvon en font honneur à ce pieux seigneur provençal, tandis que la charte de donation du territ.oire du Fraxinet à G·belin de Grimaldi voit en ce gentilhomme le vainqueur des Sarrasins. Malgré ces divergences ~ tous les historiens sont unanimes à reconnaitre en Guillaume l'heureux vainqueur. C'est l'opinion que nous adoptons. Plus prudent que son prédécesseur, ]e comte Guillaume rasa la forteresse du Fraxinet. Il plaça tout auprès un poste militaire destiné à en défendre l'accès à de nouveaux ennemis. Telle fut l'origine du village actuel de la Garde-Freinet. D'après la Chronique de la Nooalèse il ne serait pas resté un seul Sarrasin pour aller raconter à ses frères d'Espagne le désastre qui venait de les frapper; les Actes de saint Beuvon nous apprennent au contl'aire que le roi des Sarrasins, ayant promis de recevoir le baptême, eut la vie sau ve. Cette contradic– tion, plus apparente que réelle, peut s'expliquer en ce sens que tous les Sarrasins qui ne voulurent pas se faire chrétiens, furent passés au fil de l'épée; tandis que les autres, parmi lesquels ]e chef musulman, furent épargnés. Car nous savons qu'après la destruction de la forteresse, il resta encore des Sarrasins dans le Fraxinet et sur le littoral de la Provence. « La plupart des villages de la côte, dit Papon ~ en étaient peuplés. Guillaume se contenta de s'emparEir de leurs terres et de les réduire en servi– tude: il est probable qu'il les força à se faire baptiser » (1). (1) Papon. Histoire de Provence, 1, p. 170. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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