Transhumance | Mahdi, Mohammed; Brisebarre, Anne-Marie

Transhumance 1479 Transhumance La transhumance est pratiquée dans l’ensemble du bassin méditerranéen, au nord comme au sud. Le verbe « transhumer » est emprunté à l’espagnol trashumar qui dérive du latin trans , « à travers », et humus , « la terre ». Étymologiquement, transhumer, c’est aller au-delà de la terre où l’on vit, ce qui suppose un dédouble- ment de l’habitat – l’un, principal, dans les villages de sédentarisation et l’autre, secondaire, dans les campements de transhumance – ainsi que du groupe et de la famille – ceux qui accompagnent les troupeaux et ceux qui restent sur les terres de culture. Sont concernés des troupeaux ovins, caprins, bovins, camelins, équins et même parfois porcins, certaines de ces espèces étant parfois mélangées à cette occasion : on parle alors de troupeaux « mixtes ». L’élevage méditerranéen présente une spécificité par rapport à celui prati- qué dans d’autres régions : la prédominance d’un mode de conduite extensive, à dominante pastorale, qui s’exerce sur un territoire ou plutôt des territoires plus ou moins éloignés, écologiquement complémentaires et reliés entre eux par le « voyage de transhumance ». Cette forme de mobilité produit des paysages remarquables, entretenus par le parcours de troupeaux le plus souvent compo- sés d’animaux de race locale et conduits par des bergers exerçant un métier de tradition fondé sur des savoirs et savoir-faire multiples. Véritable « culture de l’herbe » en milieu défavorisé ou contraignant, cette activité pastorale qui maintient et favorise une flore et une faune très riches est un facteur de biodiversité. Elle s’articule avec d’autres secteurs de l’activité rurale telle l’agriculture (par exemple, échange pâturage contre fumier) mais aussi, depuis quelques décennies, avec le « tourisme vert », qu’elle attire en maintenant ouverts de vastes espaces appréciés des randonneurs.

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