Tourisme | Cadoret, Anne

Tourisme 1454 anxiogènes qui se répercutent sur les choix de destination ainsi que sur l’écono- mie touristique des territoires locaux. Malgré tout, à l’échelle du bassin, le nombre de touristes internationaux n’a pas cessé de croître depuis les années 1950, passant de 58 millions à plus de 280 millions en 2011 : il pourrait atteindre plus de 630 millions en 2025 (Benoit et Comeau, 2005). Quelques pays enregistrent un plus fort accroisse- ment depuis 2012, comme le Portugal ou encore la Grèce où le nombre d’arrivées a augmenté de 16 % entre 2012 et 2013 ( omt ). Ces chiffres masquent cepen- dant les faiblesses du secteur touristique dans certains territoires. Le marché grec, par exemple, reste dans une situation fragile (dépendance aux tour-opérateurs, forte saisonnalité, insuffisance d’infrastructures adaptées), malgré des mesures gouvernementales de lutte contre la récession qui a débuté en 2008. Aux régions vivant déjà très largement du tourisme (Côte d’Azur, Costa Blanca espagnole, Tolède ou Venise), s’ajoutent des régions qui bénéficient d’investisse- ments majeurs d’entrepreneurs privés et des pouvoirs publics (comme au Maroc avec le Plan Azur). En Croatie, par exemple, le nombre de touristes étrangers est passé de 1,5 million en 1995 à 8,5 millions en 2005 (Dehoorne et al. , 2008). Dynamiques parfois fragilisées par la situation géopolitique En parallèle, et même s’ils restent en marge de la dynamique d’ensemble, des pays, comme l’Algérie, commencent à développer ce secteur. D’autres espaces des rives sud et est de la Méditerranée sont prisés et investis par les tour-opérateurs, notam- ment en Tunisie ou en Égypte. Cependant, ces pays s’avèrent particulièrement fragiles lors d’événements comme l’attentat à Louxor en 1997 et les révolutions arabes en 2011. En effet, leur économie touristique est déstabilisée par la redi- rection des touristes par les tour-opérateurs vers des destinations de substitution au nord de la rive méditerranéenne, notamment en France et en Espagne. On remarque également que, dans le secteur des croisières, des destinations restent peu exploitées et moins investies par les compagnies dans les régions où les ten- sions géopolitiques ou sociales sont présentes (pays du Machrek et du Maghreb). La forte capacité d’adaptation de ces grandes entreprises aux éléments conjonc- turels leur permet de modifier les itinéraires touristiques vers des destinations moins risquées (Fournier, 2011). Un secteur créateur d’emploi, dont les bénéfices échappent en partie aux territoires d’accueil Secteur prépondérant dans l’économie des régions méditerranéennes, le tourisme constitue un levier pour l’emploi et contribue à l’amélioration du revenu des populations (Ünluonen et al. , 2011). En Égypte, plus de 3 millions de personnes dépendent directement ou indirectement de ce secteur. Au Maroc, l’accélération

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