Terrasses | Lazarev, Grigori

Terrasses 1444 au nord de La Spezia. La tradition viticole de la vigne en terrasse a su s’adapter à la modernisation (petite mécanisation, nacelles à crémaillère pour le dépla- cement vertical), sans pour autant perdre son originalité culturelle qui l’a fait entrer dans le patrimoine des sites de l’Unesco. La production florale et celle des plantes à parfum ont, pour leur part, restauré l’intérêt économique des ter- rasses de la région niçoise et de celle de Grasse. Au Liban, les terrasses pluviales, consacrées principalement à l’arboricul- ture, sont appelées hakl. Contrairement à de nombreuses régions du nord de la Méditerranée, ces terrasses, d’origine très ancienne, ont été réhabilitées. Cette agriculture occupe intensément les versants entre 700 et 1 600 m de la mon- tagne libanaise ; on y produit des fruitiers rosacés, notamment des pommiers. Une même réhabilitation s’est aussi faite en Israël et en Palestine. On estime que l’agriculture ancienne en terrasses occupait près de la moitié de l’espace agricole des reliefs de ces pays. Au xix e siècle, quelque 10 % seulement étaient encore utilisées. Aujourd’hui, elles sont largement réhabilitées et portent souvent une agriculture de grande qualité qui privilégie les oliviers (Amiran, 1963). Au Maghreb, les terrasses pluviales sont peu développées. En Tunisie, on se limite à la construction sur les pentes de cordons de terre végétalisée que l’on appelle des tabia. Cette technique ne s’est cependant pas répandue dans le reste du Maghreb où elle n’a été reprise que dans certaines fermes de colonisation. Dans les montagnes arides des monts Matmata en Tunisie du Sud ou du djebel Nefousa en Libye, on trouve par contre des aménagements en pierres sèches très anciens, les jessour. Ces aménagements sont échelonnés en travers de talwegs des- séchés qui ne reçoivent que des pluies faibles et très violentes. Ces très modestes apports en eau sont cependant bien valorisés grâce à la richesse organique et à la capacité de rétention hydrique des limons accumulés derrière chaque mur de soutènement. Ils permettent, sur le petit champ du jessour , la croissance de quelques magnifiques oliviers (Despois, 1956). Dans le Haut-Atlas marocain, les champs en agriculture pluviale, en amont des terrasses irriguées, sont par- fois aménagés avec des talus qui finissent par modeler le versant en gradins. Ces talus sont désignés par le terme igenzwan (Berque, 1955). Les terrasses irriguées caractérisent la plupart des vallées des deux versants du Haut-Atlas marocain. Ce sont des systèmes complexes qui associent les barrages de prise à des canaux conduisant l’eau, selon des tours d’eau d’une incroyable complexité arithmétique, vers les terrasses étagées en contrebas des seguias. Elles portent le nom de imiri (imamran). Ces systèmes d’hydraulique et de terrasses sont particulièrement bien décrits par Jacques Berque (1955). On retrouve des systèmes similaires mais plus modestes dans les Aurès en Algérie. Ils sont rares, par contre, dans les montagnes méditerranéennes du Rif, au Maroc, et de la Kabylie, en Algérie. Au nord de la Méditerranée, on retrouve également des systèmes de

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