Terrasses | Lazarev, Grigori

Terrasses 1441 Terrasses Les terrasses agricoles sont très répandues dans le monde et leur constitution illustre des formes d’adaptation multiples à des contraintes de milieu, pentes, qualité des sols, régularité ou irrégularité des ressources en eaux pluviales ou d’irrigation, ainsi qu’à des facteurs sociaux, pression humaine, besoins de terre, capacité d’organisation collective, etc. Elles forment un paysage caractéristique dans de nombreuses régions de relief de la Méditerranée. Elles ont, dans ces régions, constitué le substrat d’une agriculture intensive et fortement exigeante en force de travail. La technique se fonde, d’une manière générale, sur l’édifica- tion de murets de soutènement en pierres sèches mais on peut y distinguer deux grands types selon le mode de mise en valeur agricole : les terrasses d’agriculture pluviale et les terrasses d’agriculture irriguée. Les premières sont principalement présentes sur les versants montagneux du Nord et de l’Est de la Méditerranée mais elles sont rares au Sud. Cette dissymétrie ne s’explique pas par des diffé- rences de pluviosité car de nombreuses régions du Maghreb ou de la Turquie ont des précipitations comparables à celles du Nord sans que les terrasses pluviales s’y soient développées. Confectionnées pour l’agriculture irriguée, elles consti- tuent un deuxième type de terrasses agricoles. Elles caractérisent la plupart des systèmes d’agriculture en terrasse du Maghreb mais elles sont aussi bien repré- sentées au Nord et à l’Est de la Méditerranée, en association, là où l’irrigation pérenne est possible, avec les terrasses d’agriculture pluviale. La première raison d’être des terrasses, qu’il s’agisse du premier ou du second type, est à rechercher dans un souci de maîtrise de l’eau. Les sols des montagnes méditerranéennes sont en général peu profonds et facilement érodés par les ruissellements et les écoulements en nappe qu’entraînent les régimes de pluies violentes si caractéristiques du climat de la Méditerranée. La confection de gra- dins sur les pentes permet de ralentir les écoulements, de favoriser l’infiltration, d’accumuler les sédiments en amont des obstacles construits par l’homme. La technologie doit cependant trouver les bons compromis entre l’eau que l’on cherche à retenir et celle en excès qu’il faut évacuer vers l’aval. Cette dynamique

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