Ruralité | Durbiano, Claudine

Ruralité 1357 Balkans ont fortement régressé, voire disparu, ainsi les pasteurs sarakatsanes qui demeuraient dans les montagnes du Pinde l’été et se déplaçaient dans la plaine de Thessalie l’hiver. L’ ager est limité à des bassins intérieurs ou à des vallées souvent fertilisés par une petite irrigation. Pour étendre les terres cultivées, les villageois ont construit des terrasses. À l’exception de quelques secteurs côtiers comme celui de l’Apennin ligure où les agrumes et l’huile d’olive ont fait l’objet d’un commerce maritime, l’ ager était essentiellement consacré à des cultures vivrières. Aujourd’hui, l’activité agricole a été modernisée avec l’intensification des ressources fourragères (Alpes du Sud), le renouveau de productions traditionnelles de qualité (oignons doux des Cévennes, lentilles de Castelluccio di Norcia dans l’Apennin) ou le dévelop- pement de nouvelles cultures commerciales comme les pommiers (Alpes du Sud et Moyen-Atlas). Néanmoins, les terres cultivées ne cessent de se réduire. Les terrasses sont souvent abandonnées, la friche et la forêt progressent sur la rive nord. Sur les rives méridionales et orientales, la déprise est plus limitée et l’agri- culture de subsistance persiste avec la présence de populations à forte identité communautaire et le maintien de densités de population élevées. L’agriculture pluviale des bassins, des collines et des plateaux Lorsque les précipitations sont supérieures à 400 mm/an, l’agriculture pluviale s’adapte à la sécheresse estivale grâce à la trilogie méditerranéenne (céréales, vigne et olivier). En deçà, entre 400 et 200 mm/an, la faiblesse des précipitations, leur irrégularité interannuelle et la forte évaporation estivale ne permettent qu’une activité agricole aléatoire. Collines et plateaux méditerranéens offrent souvent des paysages de mono- culture céréalière (plateaux d’Anatolie, de l’Algérie, du Centre-Ouest du Maroc et de la Meseta espagnole). La culture des céréales, sans jachère ou en assolement biennal, est généralement associée à l’élevage. L’orge et le blé, principales céréales (80 % environ des terres cultivées au Maroc), constituent une part importante de la ration alimentaire. L’orge, très rustique, est bien représentée dans les zones aux précipitations les plus faibles, mais le blé dur domine pour la fabrication des semoules et des pâtes. Ce sont des productions stratégiques pour les États du Sud et de l’Est du bassin méditerranéen, devenus importateurs. En effet, l’Égypte, le Maroc et la Tunisie ont connu, fin 2007-début 2008, des manifestations ou des émeutes du pain, avec l’augmentation des prix mondiaux des céréales, ce qui pose le problème de leur sécurité alimentaire.

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